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Malheur aux vaincus: Syrie juin-juillet 1941

Malheur aux vaincus: Syrie juin-juillet 1941
Persée 233 pages
2 critiques de lecteurs

Avis de philippe.huron : "à conseiller à ceux qui s’intéressent à la guerre de Syrie en Juin et Juillet 1941"

En matière de livre la critique est normale et nécessaire. mais lorsque la critique est violente et à la limite de l'insulte, elle est inadmissible. J'ai pris connaissance tardivement de la critique formulée par Octave qui se dissimule courageusement derrière un pseudonyme impérial ou musical au choix. S'agissant d'une critique anonyme je n'ai dans un premier temps pas accordé d'importance à cette violente diatribe. Mais avec le temps je me ravise car on ne peut pas tout tolérer.

La parodie du mot de Clémenceau qui chapeaute "l'avis d'Octave" et qui résumerait selon lui mon état d'esprit lors de la rédaction du livre " Malheur aux Vaincus, Syrie Juin Juillet 1941" donne le ton de son propos constitué de certitudes assénées avec suffisance qui rendent sa critique suspecte. D'ailleurs pourquoi Octave, qui me dénie la qualité de fils de tué et de pupille de la Nation, est il si violent et si insultant alors qu'il pouvait tout simplement argumenter en exprimant sans hargne son désaccord avec le texte objet de sa critique. Est ce que la violence et l'insulte vis à vis des auteurs avec lesquels il n'est pas d'accord est le fondement de sa conception de la critique ou bien ne serait il pas en train de vouloir faire valoir, à toute force, un avis à consonance purement politique. L'avis d'Octave consiste en effet à faire l'exposé classique et archi connu de tous ceux qui après la guerre ont voulu étouffer toute vélléité de faire jaillir la vérité historique sur cette sale affaire de Syrie. 

Je tiens à rassurer octave : je ne considère pas qu'étant Général j'ai ipso facto un brevet d'historien et le livre qu'il critique n'a d'ailleurs jamais prétendu être l'oeuvre d' un historien. Je ne suis pas historien et j'ai trop de respect pour cette discipline pour revendiquer ce titre. Ce livre n'est pas un livre d'histoire c'est un récit romancé à partir de faits réels comme indiqué en couverture, à ce propos j'ai été surpris de constater qu'il avait fait l'objet d'une critique de Grégoire de Tours.

Si Octave veut critiquer un vrai livre d'histoire, je lui conseille sur cette affaire de Syrie de Juin et Juillet 1941 ( dont il ne veut apparemment connaitre que les versions partisanes) la lecture du livre d'un vrai historien : Henry de Wailly (Editions Perrin) que je cite dans la Préface et qui a pour sources des documents Anglos Saxons (en l'espèce plus crédibles selon moi que les éventuels documents Français). Il apprendra que contrairement à ce qu'il affirme, il y a eu  relativement peu de ralliement aux troupes de Legentilhomme, la plupart des soldats de l'Armée du Levant ayant été, à leur demande, rapatriés en Afrique du Nord. Le 16ième RTT était d'ailleurs en 1942 replié en Algérie à Philippeville (j'ai un document qui le prouve). Cette formation a été par la suite dissoute et son personnel affecté dans de nouvelles formations de tirailleurs créées en vue de la campagne victorieuse en Italie puis au débarquement en Provence. Octave apprendra également que la conduite des soldats FFL de Legentilhomme n'a pas été vis à vis des vaincus aussi vertueuse qu'il l'indique dans son avis.

J'ai voulu enfin témoigner d'un fait réel : il s'agit d'un proche, appelé, fils de tué et pupille de la Nation qui a été affecté sur un théâtre d'opération en Algérie et cela contrairement à l'affirmation entendue maintes fois selon laquelle les pupilles de la Nation étaient dispensés d'affectation en Algérie. En dehors de la détresse humaine ressentie par la mère de ce soldat, le livre ne porte aucun jugement critique ou de valeur sur la politique de De Gaulle en Algérie comme voudrait le laisser supposer Octave qui semble aveuglé par une idéologie sectaire. Le livre précité n'a en effet d'autre ambition que de faire connaitre des faits réels occultés par l'histoire officielle après la guerre afin que comme l'a fait Henry de Wailly, d'autres historiens se penchent sur ce triste épisode.

Mais finalement que dissimule le pseudonyme Octave ? Il n'aime pas les Généraux, cela apparait clairement dans son texte. Apparemment il méprise les femmes de Sous Officiers; le ton qu'il emploie à leur égard le laisse entendre. C'est peut être un ancien militaire dont la carrière ne se serait pas déroulée selon ses voeux. A moins qu'il n'ait une vieille rancune à l'égard d'un Général de sa famille (qui se prenait pour un historien)...

                                                                            Philippe Huron

Pour tous publics Aucune illustration

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Avis de Octave : "Pour les traîtres douze balles dans la peau, pour les gaullistes six balles suffiront"

La parodie d'un mot de Clemenceau résume bien l'état d'esprit de l'auteur. Philippe Huron a compris ce qu'était un roman choral, mais il nous transforme cela en roman "bourrage de crane". Même si la période des guerres est propice à cette situation, on est surpris des angles d'attaque choisis. En effet au cas où n'aurait pas compris que de Gaulle est un sale type avec un narrateur externe, l'auteur choisit un narrateur interne, en l'occurence la femme d'un sous-officier mort en Syrie en 1941(dont l'ensemble de la vie nous a été présentée dans la première partie) alors qu'il était aux ordres des forces vichystes, pour nous repasser le même message.

Être français et être tué par des balles françaises n'est pas banal ; ceci n'empêche d'ailleurs pas automatiquement d'avoir le titre de "Fils de Tué et Pupille de la Nation". L'auteur est le fils d'un de ces militaires morts en défendant la souveraineté de l'État français au Proche-Orient où la France a un mandat (qu'elle a d'ailleurs trahi dans l'année 1939 en livrant une partie de la Syrie aux Turcs). Or le gouvernement de Vichy en 1941 avait donné son accord afin que le réseau ferroviaire syrien soit utilisé par les Allemands afin d’acheminer des armes vers Bagdad, de plus le gouvernement du maréchal Pétain envoie deux camions d'armes aux rebelles irakiens.

Les avions allemands font maintenant escale en Syrie, avant de poursuivre sur l’Irak  pour soutenir une rébellion dont le chef a promis que les ressources naturelles de son pays seraient mises à disposition de l'Allemagne nazie. Cette présence allemande en Syrie constitue de surcroît une menace pour l'île de Chypre colonie britannique, alors que toute la Grèce est aux mains des forces de l'Axe.

Soit Philippe Huron ignore tout cela, soit il entend bien nous le cacher ; dans les deux cas il ne se livre pas ici à un roman historique mais à un resassé de rancœurs familiales. S'il avait fait le choix de deux points de vue, celui du sous-officier acteur mal informé et celui d'un personnage ayant connaissance des tenants et des aboutissements de cette affaire de Syrie, il n'aurait rien eu à redire. Malheureusement ce n'est pas le cas.

Sur cette affaire, le général de Gaulle a écrit :

«  Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples  »

On s'attendrait à nous montrer que les choses n'étaient pas si limpides qu'il le dit, mais pas en nous servant ce discours quasi de haine à l'encontre de ce général.  Avec une petite couche en plus par rapport à l'action de l'homme d'État de Gaulle en tant que président de la République française sur la question de l'Algérie française.

Dans sa préface, l'auteur affirme que ce sont les historiens qui se doivent « de continuer à faire toute la lumière sur tous les aspects de cette tragédie et à identifier les responsabilités des hommes qui en sont les auteurs ». C'est bien une affirmation avec laquelle nous sommes d'accord. Les distorsions avec la réalité existent dans le récit qui nous intéresse, écrire que les soldats de Vichy se font copieusement injurier par les hommes des Forces françaises libres en est un exemple frappant. L'on sait en effet que les gaullistes firent tout pour les encourager à ne pas rejoindre la métropole mais à continuer le combat à leurs côtés. Ils recrutèrent ainsi 127 officiers avec 6 000 sous-officiers et soldats, soit plus de 20 % de l'effectif de l'armée française présente en Syrie et au Liban. Faire dire que les soldats alliés s'attendaient à se battre en Syrie contre les Allemands et pas contre des Français est plus que hasardeux, le mettre en scène de façon aussi ridicule est déplorable.

Si ces combattants fidèles au gouvernement de Vichy n'ont rien à voir avec ceux de la LVF, il n'en reste pas moins qu'ils ont servi les intérêts de l'Allemagne. D'ailleurs certains d'entre eux, présents lors du débarquement anglo-américain en Afrique du nord en 1942 profitèrent de cette seconde occasion pour rallier le camp allié. Tel fut le cas, selon nos propres recherches inédites, par exemple du capitaine Daniau, membre des services de renseignement français en Syrie, mort en 1943 en Tunisie.

L'auteur toutefois rappelle parfois quelques faits intéressants comme celui qu'en 1930 les militaires n'ont pas le droit de vote. L'auteur a atteint le grade de général en fin de carrière, et l'on sait qu'il n'est pas le premier dans ce cas à considérer que c'est un brevet d'historien. Bien qu'il se contente ici d'un roman historique, on perçoit un manque de rigueur dans cet exercice auquel il s'est prêté pour des motifs d'ailleurs fort respectables.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Octave

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Par - 463 avis déposés - lecteur régulier

463 critiques
08/03/17
D'habitude les auteurs répondent par un commentaire, ce qui leur évite de noter leur propre livre. La réponse de l'auteur fait mention de l'ouvrage de Henri de Wailly. On pourra juger de son contenu ici http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/histoire/review/1798361-syrie-1941-la-guerre-occultee-vichistes-contre-gaullistes
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