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Saint-Cyr dans la tourmente

Saint-Cyr dans la tourmente
Pierre de Taillac176 pages
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Avis de Alexandre : "Cyrards dans le brouillard"

Il s’agit de retracer le parcours pendant toute la Seconde Guerre mondiale des reçus au concours de Saint-Cyr (la voie royale pour devenir officier) du début du conflit. Selon que ces militaires se trouvent en zone nord ou en zone sud au moment de l’Armistice, ils ne se dirigent pas dans le même cursus. En zone occupée, ils ont la possibilité de s’inscrire à l’université alors qu’en zone libre ils sont accueillis à Aix-en-Provence pour poursuivre leur scolarité.

Les reçus au concours passé en juin 1941 sont dans la Creuse au tristement célèbre camp de la Courtine en juin-juillet 1942, ils reçoivent ici la visite du maréchal Pétain qui n’a guère fait un long déplacement depuis Vichy. Les propos qu’il a pu tenir aux jeunes militaires à cette occasion différent d'un témoin à l'autre et il ne faut peut-être pas croire ceux rapportés, à tonalité de revanche, par Jacques Le Roy Ladurie, alors ministre de l’Agriculture.

En novembre1942 la zone sud est envahie par les Allemands et la France n’a plus droit à son armée à effectif réduit. Le 12 de ce mois, alors que les troupes italiennes sont à Aix, se pose la question de l’avenir pour deux promotions. Notons  qu’en novembre 1943 est ouverte à Guéret (dans la Creuse) une école pour la Garde qui entend former des gendarmes militaires favorables au gouvernement de Vichy (voir http://ecoledelagarde.fr/ et http://lecahiertoulousain.free.fr/Mobile/Garde_et_guerre.html); une bonne partie de ses cadres étaient à Saint-Cyr replié à Aix.

En décembre 1942 est créé le STO. À cette dernière date, les admis à Saint-Cyr au concours de juin 1942 sont dans les chantiers de jeunesse et ils sont censés partir en Allemagne ; nombre d’entre eux le font sur conseil du chef des chantiers de jeunesse toutefois certains quitteront leur usine ou leur mine de sel pour revenir en France. Si très peu de jeunes de ces promotions de début de conflit se retrouvent à la LVF, le parcours est varié pour les autres. Le passage à la Résistance concerne un nombre limité d’entre eux,  d’autres reprendront les armes à l’été 1944. Cet ouvrage s’appuie sur de nombreux témoignages écrits ou oraux et il aborde sans tabou une dimension tragique et embarrassante de l’histoire militaire française.

Alors que les cas de conscience des soldats français en Syrie ou Afrique du nord, lors d’une intervention alliée, ont connu des éclairages, ceux rencontrés par les cyrards avaient fait l’objet d’une impasse. Notons que les écoles militaires préparatoires continuèrent à fonctionner (mais parfois en d’autres lieux) et que même fut ouverte en 1941, à Grenoble durant l’Occupation, l’école des pupilles de l’Armée de l’air.

Quelques illustrations

Alexandre

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