Avis de Alexandre : "Deuxième trimestre 1918, élève Ludendorff: Aurait pu mieux faire s’il ne s’était dispersé"
S’il semble aujourd’hui avoir une certaine unité de vue parmi les historiens militaires de la Première Guerre mondiale c’est sur l’idée formulée par l’Américain Holger H. Herwig selon laquelle Ludendorff « n’a jamais dépassé le niveau intellectuel d’un colonel de régiment d’infanterie ». Pour ce dernier il faut percer et poursuive l’offensive là où on a commencé à gagner du terrain, l’objectif stratégique n’étant pas fixé on ne risque pas de désorganiser, sauf par un heureux coup de chance, l’armée ennemie. Ainsi Montdidier heureusement conquise le 27 mars l’armée française se trouve privée d’ne de ses lignes de chemin de fer pour amener des renforts sur le front mais ni Amiens ni Hazebrouck ne sont des buts que Ludendorff a fixé à ses troupes.
L’ouvrage commence par montrer que des enseignements successifs sont à tirer en matière d’assaut réussi en profondeur dans l’offensive russe de Broussilov en Autriche-Hongrie, dans l’attaque de Riga à la fin de l’été 1917 par les Allemands, dans la percée de Caporetto en Italie (où, emporté par de réels succès, Ludendorff montre déjà de nombreuses erreurs d’appréciation, allant au-delà de son objectif sans disposer de moyens supplémentaires) et à Cambrai (où les Anglais ciblent l’artillerie allemande et envoient les chars pour entre autre détruire les réseaux de barbelés).
Toutefois l’essentiel de l’ouvrage constitue à voir dans le détail pourquoi dans le fond l’armée allemande ne pouvait exploiter des succès ponctuels sur le front occidental et dans la forme comment avec Ludendorff aux commandes la percée germanique ne pouvait qu’avoir des conséquences plus que limitées. Bref, faute d’avoir été sanctionné par un coup de pied dans le cul pour son incompétence, Ludendorff inventa le mythe du coup de poignard dans le dos. On apprécie les très nombreuses illustrations et les intéressants commentaires qui les accompagnent.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations
