Avis de Benjamin : "Charles VII un roi à femmes (Jeanne d’Arc et Agnès Sorel)"
Charles VII n’a pas bonne presse dans le grand public car on a l’impression que sans Jeanne d’Arc il n’aurait jamais pu se faire couronner et qu’il ne fit aucun effort pour la racheter lorsqu’elle était encore prisonnière des Bourguignons ou l’échanger aux Anglais (il avait Talbot à proposer contre Jeanne), ni pour faire intervenir le pape dès que le procès de la Pucelle commença. D’après notre auteur Charles VII « ne voyait plus en elle une "fille de Dieu", tant ses prophéties avaient été démenties, et cela depuis l’échec sous les murs de Paris » (page 200). Philippe Contamine explique aussi que Jeanne entendait soumettre les Bourguignons alors que le roi pensait que l’on devait négocier avec eux pour pouvoir ensuite s’attaquer à des Anglais devenus isolés. Charles VII voyait donc facilitée son option si Jeanne disparaissait.
Agnès Sorel est l’autre grande femme de son règne, elle est la première, à la cour de France, à porter le titre de "favorite" ; d’autre part elle réveille la sexualité de Charles VII qui passe, entre ses mains du qualificatif de "roi chaste" à celui de "roi débauché". Les services d’Agnès Sorel coûtent fort chers au trésor public et enrichissent Jacques Cœur et cette dernière influence nombre de nomination de conseillers du roi. Le futur Louis XI se fâche avec son père Charles VII du fait que le dauphin pense que les attitudes d’Agnès sont faites d’humiliations en direction de sa mère. Marie d’Anjou (sœur du roi René chéri des Provençaux).
L’auteur montre, par une multiplicité d’exemple, en quoi le titre de constructeur de l’idée de patrie française peut être décerné à Charles VII. Encore bien d’informations intéressantes, voire piquantes, sont à prendre dans cet ouvrage en treize chapitres. On apprécie les deux cartes du royaume de France (état en 1429 et 1461) et index des noms de personnes et lieux.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations