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Dieu le veut : chronique de la première croisade

Dieu le veut : chronique de la première croisade
XO éditions198 pages
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Avis de Benjamin : "Et selon Guillaume de Thorenc, les pèlerins inventèrent un procédé repris dans les contrôles antidopages"

Max Gallo choisit, pour ce roman historique, comme narrateur Guillaume de Thorenc un noble provençal. L’action se caractérise par la présence permanente du héros, elle  démarre en l’année 1095 où le pape Urbain II prêche la première croisade et se clôt par la prise de Jérusalem en 1099. Cependant Guillaume de Thorenc nous tient au courant non seulement de sa présence dans divers groupes de croisés mais également à ce qu’il est advenu d’autres expéditions simultanées.

En mettant au début de l’ouvrage une citation de Lavisse, certes dans un ouvrage pour adultes "Les premiers Capétiens" l’auteur annonce qu’il valorisera la dimension franque de cette première croisade. Ceci permet de prendre conscience qu’Urbain II était champenois, et qu’il fut moine à Cluny des livres d’histoire nous disent de plus que Grégoire VII l’appela à Rome pour l’aider à porter la réforme qui allait prendre le nom de "grégorienne" et allait se traduire entre autre par le célibat des prêtres. 

Disons que parti avec l’esprit manichéen qui pouvait être celui des croisés de l’époque, notre héros évolue peu à peu au regard de certains effets collatéraux et directs vers un regard qui en se distanciant s’approche de celui que portent les historiens de notre époque sur le sujet. Le risque est pour le lecteur de prendre pour faits historiques des rumeurs, grossies par l’auteur Max Gallo, qui servaient à alimenter le désir de conquête des lieux saints. C’est le cas page 19 avec cette affirmation de Guillaume de Thorenc, au sujet des pèlerins qui faisaient le voyage en Terre sainte au début des années 1090 :

« Ils avaient été humiliés, rançonnés, égorgés, éventrés, empalés. On avait contraint certains d’entre eux à pisser sur le Saint-Sépulcre. La plupart avaient choisi de mourir plutôt que d’accomplir ce sacrilège. Quelques-uns avaient rusé, versant dans un étui et le répandant comme pisse sur le Saint-Sépulcre ».

En fait l’entrée de la tombe dite du Christ fut interdite aux chrétiens au début du XIe siècle lorsque Jérusalem est sous la coupe de l’émir fatimide Al-Hakim mais l’accès payant (donc lucratif) est rétabli au bout de dix ans. Il est tout à fait vrai, que s’appuyant sur de faux documents qu’il avait fait réalisés, Urbain II prêcha autour de l'atteinte au Saint-Sépulcre pour motiver les futurs croisés, sans évidemment tomber dans des arguments scatologiques. On peut regretter l’absence d’une carte du trajet parcouru par Guillaume de Thorenc, l’iconographie est totalement inexistante.

Pour tous publics Aucune illustration

Benjamin

Note globale :

Par - 465 avis déposés - lecteur régulier

734 critiques
22/07/17
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