Avis de Adam Craponne : "Te voilà ferré, Ferrand!"
Dominique Barthélémy est un historien médiéviste à qui on doit environ vingt livres dont deux plus particulièrement consacré à l’an 1 000. Ici il revient sur des plus célèbres batailles du Moyen Âge évoquée dans tous les manuels d’histoire qui traitent de cette période et qui resta un des sujets d’étude les plus connus de Georges Duby.
Alors que Jean sans Terre venait d’être repoussé à la bataille de la Roche-aux-Moines en Anjou, grâce à l’appui des Bretons, le roi Philippe Auguste avait dû foncer vers le nord pour contenir Ferrand le comte de Flandre et l’Empereur du Saint Empire romain germanique Othon IV. Ce dernier était le petit-fils du roi défunt Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine, et fils de Mathilde d’Angleterre et d’Henri le Lion duc de Saxe et de Bavière.
Dominique Barthélémy situe le conflit dans la logique des conflits féodaux (le comte de Flandre et du Hainaut est d’ailleurs selon la terre en question le vassal du roi de France ou de l’Empereur), essaie d’évaluer l’ampleur des forces en présence, conte le devenir des principaux protagonistes après la bataille (Ferrand comte de Flandre transporté en cage jusqu'à Paris, il enfermé dans les prisons du Louvre), montre la place que cette bataille a pris dans la mémoire des Français.
On transposa dans le récit national l’idée de patrie en danger de 1792 en direction de 1214. La bataille a eu lieu le 27 juillet mais la République laïque commémore l’évènement le 28 juin, jour de l’assassinat de l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand à Sarajevo et les catholiques fêtent cette victoire le 12 juillet. L’auteur donne la dimension et le sens que prit chacun de ces deux évènements commémoratifs.
Pour connaisseurs
