Avis de Adam Craponne : "Mourir à vingt-deux ans"
Serge Klarsfeld, qui assure la préface de cet ouvrage, a découvert la personnalité de Maria Cohn vers le milieu des années 1970 et avait été surprise qu’en 1982 d’entendre le président Mitterrand à Yad Yashem évoquer Maria Cohn comme si elle était de nationalité française. En fait cette dernière était née
Maria Cohn est en effet née à Mannheim en Allemagne et avait des grands-parents maternels qui avaient vu le jour dans la partie de la Pologne qui appartenait à la Russie. La tante de Maria Cohn fut l’amante de Walter Benjamin qui lui dédia son essai Les Affinités électives.
Magali Ktorza rappelle que la famille de Maria Cohn quitta l’Allemagne en mars 1934 pour dans un premier temps la Tchécoslovaquie où les juifs allemands, sous l’impulsion de son président Tomas Masaryk, sont accueillis avec un statut officiel de réfugié. Toutefois la famille rejoint Barcelone un mois plus tard. Du fait de la Guerre civile espagnole, Maria Cohn et ses parents quittent la péninsule ibérique pour Paris, à la fin 1938. Ces derniers sont internés à Gurs au moment de la déclaration de guerre alors que leurs deux filles rejoignent l’Aveyron. Après diverses péripéties, la famille se retrouve dans l’Isère en 1943 à l’exception de la sœur.
Maria Cohn milite notamment aux jeunesses sionistes et s’occupe du passage en Suisse d’enfants juifs. Le 31 mai 1944 son convoi est arrêté par les Allemands ; torturée, elle est assassinée à coup notamment de pelles. Maria Cohn est l’auteure du célèbre poème "Je trahirai demain", reproduit page 183.
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