Avis de Octave : "Matome Ugaki, dernier kamikaze de son plein gré, a-t-il raté son coup?"
Des histoires extraordinaires, la Seconde Guerre mondiale en donna lieu à beaucoup et certaines furent mises en scène par le cinéma. Nous en citerons deux, non évoquées dans cet ouvrage. On sait que le pont de la rivière Kwaï existe sur la voie ferrée dite "de la mort" qui court de la capitale du Siam (Thaïlande aujourd’hui) à la capitale de la Birmanie actuelle. Par ailleurs fin avril 1944 des commandos britanniques enlevèrent le général allemand Heinrich Kreipe, ce qui donna lieu en 1957 à la sortie du film I’ll met by moonlight.
Avec Dominique Lormier nous parcourons plusieurs continents. On démarre en Europe où un mitrailleur anglais fait une chute de 6 000 m sans parachute (celui-ci a brûlé dans l’accrochage avec l’avion allemand) et se retrouve sain et sauf : « Ralenti dans un premier temps par les sapins, les 45 cm de neige qui recouvrent le sol ont fini par amortir ma chute » (page 12). On passe à un juste italien ayant agi en Hongrie avec l’ambassade espagnole de Budapest. On s’attarde longuement sur le destin du marin Yves La Prairie, témoin en particulier du sabordage de la flotte française à Toulon. On suit Ameodo Guillet dans sa lutte contre les Anglais en Éthiopie (où il participe en janvier 1941 à une des dernières charges de cavalerie) puis contre les Allemands après septembre 1943.
Le lecteur découvre le parcours d’autres pilotes des deux camps comme un as allemand d’origine huguenote Adolf Galland. Jean-Baptiste Piron est un de ces Belges qui a rejoint Londres après la défaite de 1940, il a donné son nom à une brigade d’outre-quiévrain qui entre à Bruxelles le 4 septembre 1944 aux côtés des forces alliées. Un chapitre est consacré à l’action des parachutistes japonais en Indonésie. On apprend que les Chindits (de la mythologie birmane dans laquelle le chinthe est créature un peu semblable à un lion) opéraient loin derrière la ligne de front anglo-japonais dans l’empire des Indes. C’était une force multinationale de volontaires venus de tous les horizons de l’empire britannique, commandée par Charles Wingate ; elle était très dépendante d’un ravitaillement aérien qui restait aléatoire. L’amiral Matome Ugaki, qui se lance dans une opération de kamikaze après l’écoute du discours de l’empereur japonais appelant à la fin des combats , ne serait pas mort en touchant un bateau américain (comme l’affirme Dominique Lormier) mais aurait vu son avion abattu bien avant .
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