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Août 1914, les déportés d’Avricourt

Août  1914, les déportés d’Avricourt
Éditions des Paraiges148 pages
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Avis de Adam Craponne : "Il suffit de passer la voie ferrée"

Les forces françaises, au niveau d’Avricourt (village coupé en deux depuis 1871, l’un en Alsace-Lorraine et l’autre dans l’hexagone) sur six kilomètres, n’ont qu’à franchir la voie ferrée pour entrer dans le Reich. Alors que les armées allemandes sont fort occupées en Belgique et en Russie, les troupes en pantalon rouge occupent Avricourt pendant une semaine (du 15 au 22 août 1914), avançant ainsi aux marges de l'Alsace-Lorraine ; toutefois après avoir atteint Sarrebourg le 18, les forces germaniques contre-attaquent victorieusement.

Isabelle Vœgelen, née Telle à Amiens, a pris le nom de son mari en 1907 ; elle a connu son mari à Paris où ce dernier allemand faisait des études commerciales. Alors qu’elle a installé dans sa maison une antenne de la Croix-Rouge, elle est prise en otage car son mari sert dans l’armée allemande et pour prévenir des tentatives d’espionnage dont elle est soupçonnée a priori. Elle est en compagnie de ses deux bonnes et de Hans Karcher l’employé de son mari qui était resté là car il pensait qu’ayant plus de cinquante ans, il ne serait pas inquiété. Elle est séparée, à Lunéville, de son fils qui sera confié à une famille française où, apprendra-t-elle plus tard, il a été maltraité.

Elle raconte son périple, sous les injures d’être une espionne boche, qui l’amène entre autre à Troyes où elle passe en Conseil de guerre. Finalement le 22 novembre elle est expulsée vers Genève et le lendemain elle se retrouve en Allemagne. Une Suissesse lui ramène son fils début décembre à Strasbourg où elle s’est installée.

Hans Karcher a produit également un texte où il raconte son tour de France entre août 1914 et octobre 1917. Après quelques villes étapes en Lorraine française, il va connaître l’emprisonnement à Dijon, Bourges, Kerlois (dans le Morbihan), Troyes, Annonay, Aurec (près du Puy-en-Velay), Luçon (en Vendée), et Viviers (en Ardèche).

En fin d’ouvrage, le traducteur raconte sa rencontre fortuite avec ces deux témoignages tombés dans l’oubli et l’enquête minutieuse qu’il a menée pour en identifier les protagonistes et les lieux puisque dans les récits originaux ne figuraient que les initiales. A. pour Avricourt, V. pour Voegelen , K. pour Karcher etc…    En même temps, il propose diverses images d’Avricourt et en particulier celles de bâtiments qui appartenaient à la famille Vœgelen.

Il mentionne là aussi qu’en 1938, Isabelle est naturalisée française et il se demande bien pourquoi puisque née dans l'hexagone. Tout simplement parce que, jusque dans le milieu ou la fin des années 1920, toute Française qui épouse un étranger prend, aux yeux des autorités françaises, automatiquement la nationalité de son mari et perd la sienne. Depuis 1907, notre femme était donc allemande. On peut supposer qu'Isabelle Vœgelen ait fui l'Allemagne nazie et ait passé ses dernières années en France mais on ignore où elle décéda.

Sont cités, dans les dernières pages, d’autres témoignages (ceux-là courts) d’internés alsaciens-lorrains. Quelques-uns de ces personnages seront évoqués également dans un autre ouvrage de Spieser à savoir Prisonniers au château d’If et aux îles du Frioul.           

Pour tous publics Peu d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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330 critiques
19/12/17
Festival du Cinéma des Droits de l'Homme
13 au 25 janvier 2018 à Toulouse et dans des villes de départements autour de la Haute-Garonne.
https://toulouse.demosphere.eu/rv/16605
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