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L’année 1918: Réflexions d’un civil à la fin d’un conflit. Cahier III

L’année 1918: Réflexions d’un civil à la fin d’un conflit. Cahier III
L’Harmattan224 pages
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Avis de Alexandre : "Vive Clemenceau et les poilus, les autres sont des jeanfoutres"

Pour introduire ce troisième tome, deux historiens donnent les clés de la biographie de celui qui écrit ces carnets : prisonnier durant la Guerre de 1870, Alsacien optant, militaire de carrière, professeur d’allemand à Troyes, volontaire à 65 ans. Ils commentent, dans une note, certains faits racontés par notre poilu. 

Nous suivons là les pensées d’un homme cultivé qui lit les journaux et commente les évènements. Son regard est critique sur les évènements mais il peut se tromper, ainsi il met spontanément sur le dos d’agents allemands l’explosion qui a lieu dans l’usine de grenades à La Courneuve le 15 mars 1918, elle fait 30 morts et plus de 600 blessés mais la censure ne fait passer aucun détail (page 44). Il évoque la Grosse Bertha page 58 et développe sur la Grippe espagnole aux pages 131 à 133. Il signale le 17 mars 1918 page 45 que la presse rapporte qu’un ouvrier a dit dans un moyen de transport en commun « ce qu’il faut c’est la paix, la paix à tout prix ». Il est dommage qu’Auguste Vonderhayen n’indique jamais le journal où il a lu une information.    

Il parle abondamment de l’Affaire Bolo Pacha, se préoccupe de ce qu’il advient à Caillaux et Malvy. Il est extrêmement confiant envers la direction que Clemenceau donne à l’armée française, rappelons que ce dernier cumule la Présidence du Conseil et le ministère de la Guerre.

« Si Clemenceau avait été ministre en 1915, nous aurions la paix et nous aurions la paix victorieuse. Et c’est cet homme que la censure, l’immonde instrument de Malvy et Cie a enchaîné pendant trois ans. Rien que cela donne la mesure de la valeur et du patriotisme des hommes qui ont eu si longtemps entre leurs mains le sort du pays » (page 42).

Par ailleurs il écrit ce que pensent nombre (si ce n’est tous les poilus), les seuls combattants efficaces sont les Français. Tous les Alliés en prennent pour leur grade (sic) :

« La Belgique a été envahie, elle s’est un peu battue à Liège, mais depuis trois ans, son armée se bat peu, les Belges ne sont pas mobilisés, on en trouve dans toutes les provinces française »  (page 21).

« C’est un miracle que nous ayons pu arrêter seulement quelques heures la ruée allemande dans les conditions désastreuses que l’égoïsme et la mollesse anglaise nous faisaient en découvrant la trouée de l’Oise » (page 69).

 « Car autant les Italiens sont inexistants comme combattants, autant ils sont malins et forts dans les négociations » (page 96)

Il se plaint régulièrement que les Américains sont confortablement installés à l’arrière et pas sur le front (pages 58, 88, 91, 106).

De plus, en ce début d’année 1918 (où la Russie s’est retirée du conflit et où l’armée américaine n’est pas encore vraiment opérationnelle), il accuse l’Angleterre de se préparer à une paix blanche si l’occasion le permet :    

« Si les Allemands (…) voulaient renoncer pour le moment à la mainmise sur la Belgique, soyez certain que demain, Lyod Georges serait renversé, Asquith appelé au pouvoir et que l’Angleterre ferait la paix » (page 34).  

Pour tous publics

Alexandre

Note globale :

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