Tendre Violette, 4. L’Alsacien

"Les Enfants de la citadelle" ont une action dans la Meuse septentrionale et "L’Alsacien" dans les Ardennes ; Violette évolue dans un premier cas dans un monde d’après-guerre et dans l’autre situation elle vit l’invasion de l’été 1914. Sa sensibilité future au destin d’Anna Belle trouve ici ses racines puisque dans "L’Alsacien" un enchaînement de circonstances l’emmène à manquer de très peu de servir à assouvir les désirs du kronprinz (les nombreuses infidélités de l’héritier de l’Empire allemand ne relèvent pas que de la propagande). Cet épisode lui vaudra une tonte injuste lors de l’arrivée des soldats français à la fin de l’année 1918.

Le ressort de l’espion allemand présent dans un village français au début 1914 pour être de retour comme officier dans ce même village est un thème fréquent dans les histoires en images de journaux pour enfants de la première moitié de la guerre. Ici l’espion a des objectifs de connaissance de recherches scientifiques dans un but de possible réutilisation à des fins militaires. Ce motif littéraire est ici habilement réutilisé car il est inscrit dans l’univers d’une rivalité pour l’héritage d’un vaste domaine nobiliaire. Ce volume traite magnifiquement d’un bout à l’autre des dures conditions d’occupation tant du point de vue du pillage économique, le travail forcé, l’expérimentation imposé de certaines cultures agricoles, la résistance (avec entre autre la cache dans les bois et le sabotage), les nécessaires accommodements ponctuels avec l’occupant …