Avis de Xirong : "Tu me fends le cœur !"
Marius, fils d’un cabaretier marseillais persiste dans son projet de devenir marin alors qu’un parfait amour conjugal allait s’offrir à lui avec Fanny. On ouvre avec une immense vignette de la Basilique Notre-Dame de la Garde et d’autres vues de Marseille des années 1930 ne manquent pas de nous être offertes. Honorine la mère de Fanny et César le père de Marius discutent autour du mariage possible avec chacun de leur enfant. Panisse guette la jeune fille en question et une fois de plus Marcel Pagnol propose une histoire qui tient un peu du drame grec dans cette cité phocéenne.
On ne manque pas de retrouver certaines actions qui ont laissé parfois une trace dans une expression largement connue des Français, comme page 22 le fameux « à moi il me fend le cœur, à toi il ne te fait rien ? » prononcé au cours d’une partie de manille, un jeu de cartes qui aujourd’hui ne se joue plus, car remplacé largement par le tarot ou la belote. Il est d’ailleurs question de joueur de manille, pour l’Entre-deux-Guerres avec la chanson "Le grand café" de Charles Trénet, et dans le poème des années cinquante "La guerre et ce qui s'ensuivit" de Louis Aragon, texte qui évoque la déclaration de guerre en 1939.
Voilà une puissante adaptation d’une œuvre de Marcel Pagnol, joué au départ sur une scène de théâtre puis tourné pour le cinéma en cinq semaines pendant l'été 1931 à Marseille. Rappelons que cette œuvre fait partie d’une trilogie dont elle est le premier élément. Le noyau central est Fanny et César en est la suite avec une action à situer vingt ans après celle de Marius.
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