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Les rencontres de la laïcité: Laïcité, une idée pour les Français

Les rencontres de la laïcité: Laïcité, une idée pour les Français
Privat84 pages
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Avis de Benjamin : "Soyons tous chacun à notre façon un peu Clemenceau et un peu Briand, et le pays s’en portera mieux"

Patrick Weil est un universitaire dont les recherches portent sur la laïcité, la nationalité et m. Il a notamment été chef de cabinet du secrétariat à l’immigration en 1961 et membre du Haut Conseil à l’immigration de 1996 à 2002.  Il a été membre de la Commission Stasi, nommée par Jacques Chirac afin réfléchir en 2003 sur l’application du principe de laïcité.

Patrick Weil revient sur le contenu de l’article premier de la loi de 1905 qui proclame la liberté de culte et l’article 31 qui entend sanctionner toute personne contraignante une autre d’exercer ou empêcher l’exercice d’un culte.  Il rappelle que c’est la lettre d’admonestation du pape au président Loubet pour s’être rendu à Rome qui précipite le vote de la loi de Séparation de l’Église et de l’État. En effet, ne reconnaissant pas l’autorité du royaume d’Italie sur la ville de Rome, le pape entendait en interdire la venue de tous les chefs d’un État catholique.  

Le pape appelle les catholiques français à rejeter la loi et il s’en suit la Crise des inventaires, Clemenceau y mettra fin en suspendant les inventaires mais le pape formule alors son opposition à la création d’associations cultuelles. Les messes devenues réunions publiques tombent alors sous le coup d’une demande d’autorisation et les églises n’ont plus à être occupées pat les curés. Briand désamorce ces conflits en déclarant la liberté de réunion par la loi de mars 1907 et les ecclésiastiques peuvent rester dans leur église sans se déclarer membre d’une association cultuelle.  Le pape fait alors lancer une offensive contre l’école publique qui se traduit notamment par une censure de divers manuels. Le gouvernement fait alors juger des ecclésiastiques au nom de l’article 35 de la loi de 1905.  Cette loi « prévoit ainsi que, si un discours prononcé dans un lieu où s’exerce le culte contient une provocation directe à résister à l’exécution des lois ou aux actes légaux d’autorité publique, il est possible de poursuivre et faire condamner à la prison ou à l’amende les ministres du culte contrevenants » (pages 36-37).  Un peu plus loin, Patrick Weil précise qu’en autorisant en 1924 les associations diocésaines, un nouveau pape permet d’atténuer les conflits.      

L’auteur dit un mot autour de la laïcité en Turquie et aux USA, puis conclut sur l’importance d’enseigner l’histoire de la laïcité en commençant par la période de la Révolution française, moment de sécularisation notamment de l’État civil. Le débat avec le public couvre vingt-cinq pages et se conclut par le fait que n’ayant actuellement aucun homme politique de la stature d’un Briand ou d’un Clemenceau, « alors soyons tous chacun à notre façon un peu Clemenceau et un peu Briand, et le pays s’en portera mieux » (page 84).   Outre une phrase mal construite page 29, une faute de frappe page 53 situe l’exécution du chevalier de La Barre en 1866 (toutefois à la page suivante, cette erreur n’est pas reprise), soit cent ans après la date historique.

 

Pour tous publics Aucune illustration

Benjamin

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