Avis de Adam Craponne : "Derrière l’Iran d'aujourd'hui une riche histoire perce"
Cela va commencer par énerver les lecteurs qui verront que la seule et unique carte de l’Iran présenté page 13 est vraiment réalisée de façon très médique (sic). De plus le récit touchant ces personnages clés de l’Iran se termine en faisant l’impasse quasi totale à la fois sur Mossadegh et Khomeiny. Quoique l’on pense sur leurs actions, ces deux personnages appartiennent à des titres différents à l’histoire non seulement iranienne mais mondiale ; les avoir écartés, alors que leur rôle historique s’est terminé il y a plus de soixante ans pour l’un et un quart de siècle pour l’autre et qu’ils sont parmi les figures iraniennes les plus connus à l’étranger (à côté de deux souverains perses ayant été en conflit avec les Grecs) risquent d’entraîner bien des frustrations.
Ceci est bien dommage car le contenu de l'ouvrage est très remarquable, il est porté par l'excellence de ses qualités de vulgarisation. Ce livre est destiné entre autres aux jeunes gens des familles iraniennes exilées en pays francophone (on sait que Bani Sadr habite à Versailles et que sa fille Zahra réside à Neufchâtel en Romandie, le prince Ali Kadjar est mort à Paris en 2011) préviennent ces lecteurs en question qu’ils pourraient en être offusqués.
« Nous n’avons occulté ni certaines intolérances d’Ismaïl Ier malgré le sublime qu’il atteint par son sacrifice lors de la bataille de Tchaldiran, évènement fondateur de l’histoire de l’Iran, ni les fins de vie peu glorieuses de Shah Abbas et de Nader Shah, ni les cruautés d’Agha Mohammed Shah pour restaurer un empire en lambeaux ».
Ce sont quatorze figures historiques que Houchang Nahavandi et Yves Bomati ont retenues et présentées dans l’ordre chronologique : Zarathoustra (qui devait vivre entre 1 000 et 1 500 ans avant Jésus-Christ), Cyrus le Grand, Darius, Mithridate Ier (d’origine parthe, à la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ, il bat le dernier souverain de la lignée grecque installée en Perse après la mort d’Alexandre le Grand en 323 avant Jésus-Christ), Chapour Ier (second souverain de la dynastie qui règne jusqu’à l’arrivée des Arabes), le poète Ferdowski (il relève la langue persane, déconsidérée depuis trois siècles au profit de l’arabe), le médecin et philosophe Avicenne (mort en 1037, rappelons qu’en 1978 l’hôpital franco-musulman de Bobigny prend le nom d’Avicenne), Ismaïl Ier qui fait du chiisme duodécimain la religion d’état de la Perse (fondateur de la dynastie des Selfévides en 1501, ses armées sont défaites par l’usage nouvellement intensif de l’artillerie ottomane à Tchaldiran en 1514), Shah Abbas (il règne de 1588 à 1629 et repousse les Ottomans en occupant la quasi totalité de l’Iraq actuel mais aussi l’est de la Syrie et de la Turquie d’aujourd’hui en fixant la frontière de la Perse à l’Euphrate), Nader Shah Afshâr (qui est responsable du pillage de Delhi en 1739, 30 000 Indiens y laissant leur vie), Agha Mohammad Qâdjâr (devenu eunuque en 1749 à l'âge de sept ans pour avoir laisser penser, en jouant aux osselets, qu’il entend devenir un jour roi de Perse; il fait de Téhéran une capitale), Amir Kabir (assassiné en 1852 pour avoir en tant que ministre voulu réformer l’état en le modernisant et en luttant contre la corruption) et Réza Shah petit-fils d’un colonel mais rentré comme simple soldat dans l’armée (avant-dernier shah, il entend dégager l’Iran de l’influence britannique et moderniser le pays en le laïcisant mais n’entendant pas mener une action anticléricale, il est soutenu par les mollahs qui craignent une république s’inspirant trop do modèle kémaliste voisin).
Les auteurs auraient pu mettre plus en valeur les liens entre les Iraniens et les Occidentaux durant la période du XVe au XVIIIe siècle, ainsi Ismaïl Ier est-il le petit-fils d’une princesse grecque de Trébizonde, ce qui rappelle que la Perse put s’allier avec les chrétiens contre les Ottomans. Le dernier chapitre s’intitule "Et s’il fallait conclure", on y trouve là quelques rares lignes sur Mossadegh et d’autres sur le dernier shah Mohammed Réza Pahlavi, posant la question d’un éventuel retour de la royauté et d’une séparation du religieux et de l’étatique. Les auteurs espèrent en « l’ombre tutélaire de Zarathoustra (qui) a rappelé à chacun que l’iranité, c’est avant tout la Bonne Pensée, la Bonne Parole et la Bonne Action ». (page 349)
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http://www.lavoixdunord.fr/region/maubeuge-une-exposition-inspiree-d-un-poeme-persan-ia23b44386n3293831
http://actu.orange.fr/monde/l-iran-se-mobilise-pour-sauver-les-derniers-guepards-d-asie-CNT000000Rb9WO/photos/delbar-une-femelle-guepard-dans-un-enclos-du-park-pardissan-le-10-octobre-2017-a-teheran-en-iran-737005c87ce52103f7bd408cf25a502f.html
http://penselibre.org/spip.php?article23