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Le maintien à domicile: Une histoire transversale (France, XIXe-XXIe siècle).

Le maintien à domicile: Une histoire transversale (France, XIXe-XXIe siècle).
Rue d’Ulm110 pages
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Avis de Patricia : "Par quoi a-t-on successivement remplacé les asiles ?"

L’auteur rappelle d’abord ce qu’étaient les asiles. En 1838 intervient la loi sur les aliénés.qui oblige chaque département à avoir au moins un asile ; un an plus tard une ordonnance du 18 décembre placent ces établissements publics sous l’autorité ministérielle et préfectorale. Certains départements entretiennent pour partie celui du département voisin, c’est par exemple le cas de la Loire. Rappelons qu'en France le nombre d'aliénés passe de 10 000 en 1838 à 110 000 en 1939 ; à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les asiles sont huit fois plus peuplés que les prisons de droit commun. À cette époque si les asiles sont pour les aliénés, par contre les hospices sont destinés aux vieillards et il existe également des établissements spécialisés pour infirmes. Les coûts de fonctionnement sont portés par des municipalités, conseils généraux et l’État.

Dans l’Entre-deux-guerres, certains qualifient d’arriéré celui qui a un retard mental et on considère qu’ils sont une charge financière pour la société. Par ailleurs, derrière l’hygiéniste Sicard de Plauzoles, d’autres tiennent des propos eugénistes. Dès 1905, une loi prévoit le versement d’une allocation d’assistance aux vieillards pour les maintenir au sein de leur famille. En 1930 une majoration ce cette dernière somme est fournie pour l’aide constante d’une tierce personne. Des expériences de placements de vieillards en famille d’accueil se font ponctuellement car vu le montant de l’indemnité versée à ces derniers, on ne se bouscule pas.

Dans les Trente Glorieuses, l’administration de neuroleptiques et de la psychothérapie institutionnelle font évoluer la situation de ceux qu’on appelait jusqu’alors des aliénés. Ces derniers ne sont plus condamnés à finir leurs jours en hôpital psychiatrique comme Camille Claudel qui fut interné à Montfavet (dans le Vaucluse) de  1913 à 1943. La politique d’incitation de maintien à domicile des personnages âgées, handicapées et souffrant de maladies psychiatriques se fait en parallèle de l’ouverture de nombreux établissements et d’appartements thérapeutiques. Dans les années 1980 on a un boom de création d’emploi d’aides-ménagères. La vétusté et la nécessité d’apporter des aménagements dans certains logements est un frein au maintien à domicile, aussi des aides sont apporter pour la modernisation des logis.

Un chapitre entier est consacré à l’évolution de la profession d’aide-ménagère en aide à domicile. Avant que ce métier se place pleinement dans la dimension du care il faudra relever les salaires et consolider leur formation. Dans la conclusion est évoquée la loi du 28 décembre 2015 destinée à poser certaines conditions dans lesquelles les aidants familiaux exercent. De nombreuses références sont faites à des situations dans le département de l’Ain et plus ponctuellement sont évoqués des structures existant dans le Rhône. Alors que la population française vieillit progressivement et que les regards sur le handicap et la maladie mentale changent, cet ouvrage dresse un tableau de l’évolution de la prise en charge de catégories de personnes ayant des besoins particuliers. On voit combien des logiques financières ont biaisé les objectifs sanitaires et sociaux déclarés en matière de dépendance humaine.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Patricia

Note globale :

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