Avis de Xirong : "De la BD pour analphabètes à la BD Neuvième Art"
Voilà des Presses universitaires qui font, une fois de plus, un travail de vulgarisation, ce qui est remarquable. On aimerait beaucoup que d’autres Presses universitaires se lancent à leur suite mais cela devrait vraisemblablement attendre de longues années. On a quatre chapitres respectivement intitulés : Il y a cinquante ans, comment lisait-on des bandes dessinées ?, Paysage de la bande dessinée contemporaine, Remarques sur l’intermédialité, Persistance de la forme.
À la question portée par le premier chapitre « comment lisait-on des bandes dessinées ? » il aurait fallu répondre « en cachette », mais le contenu ne parle pas du "comment" mais du "sur quoi". Je ne choisis pas la question "où" en remplacement car elle renvoie à des espaces précis (alors la chambre ou les WC plutôt que le salon), notons à ce propos que le secteur de BD adultes des bibliothèques n’a, pour nous, dû apparaître qu’à la fin des années 1980. Jack Lang a aidé à la consécration du genre, d’après notre mémoire personnelle.
En effet c’est dans très nombreuse presse pour les jeunes que l’on trouvait des BD, à la marge nombre de quotidiens provinciaux (selon nous en particulier, basé à Tours, La Nouvelle-République) et plus rarement parisiens (comme L’Humanité ou France-Soir) avait un strip assez régulièrement. Toutes ces productions ne le relevaient d’ailleurs pas de la BD au sens propre, certaines appartenaient à l’histoire illustrée, avec le texte en-dessous, comme Tom Pouce ou M. Pressibus, des réalisations du Néerlandais Martin Toonder .
Avec les productions en album, d’abord reprises d’une première parution dans un périodique puis réalisation directement en album, la BD entre dans l’âge adulte. Astérix est un bon exemple d’ailleurs car une de ses aventures paraît pendant longtemps dans la presse (Pilote mais aussi des journaux d’informations générales pour adultes) puis peu après la mort de Goscinny, cette série se libère d’un premier passage dans un périodique. Une page entière est consacrée à expliquer ce qu’est "un roman graphique", nous approuvons l’idée qu’une distinction entre BD et romand graphique est bien spécieuse… La traduction de plusieurs titres dans de langues diverses se généralise ; le manga (sous sa forme populaire) existait déjà au Japon depuis l’après Seconde Guerre mondiale mais n’atteint vraiment l’Europe que dans les années 1980.
Certaines pages traitent de l’adaptation en BD de romans et du passage de héros de BD sur la pellicule. On peut avancer que le développement de la BD a largement aidé au déclin du roman-photo. On termine sur les conséquences du numérique sur les productions de bandes dessinées.
Pour tous publics Aucune illustration