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Le crépuscule des rois

Le crépuscule des rois
Tempus / Perrin329 pages
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Avis de Adam Craponne : "Ne se mettre à genoux que pour cueillir une fleur (Jacques Prévert)"

L’ouvrage était sorti en 1984, soit trois ans avant le décès de l'auteur ; notons qu’on doit, à ce même historien, aussi un livre sur Clemenceau. C’est l’histoire de sept  pays européens dont les souverains auraient, selon l’auteur, pour beaucoup d'entre eux, une responsabilité dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ce qui veut dire qu’ils ne furent pas les seuls et ce qu’on peut appeler l’épilogue vient rappeler la lourde responsabilité de Poincaré. Ce qui nous informe d'ailleurs qu’une médiation anglaise pouvait se finaliser, car s’étant déjà traduite par le fait que Guillaume II avait ordonné temporairement le retrait des troupes allemandes d’une localité du grand-duché du Luxembourg, ceci avant que l’armée impériale ne franchisse la frontière belge.

Édouard VII est mort en 1910 mais sa politique d’alliance fidèle avec la France est longuement disséquée avant de préciser que son successeur George V  se désintéressait totalement de la politique étrangère de son pays. Il semblerait que Guillaume II se fit mener par le bout du nez par le von Bülow, chancelier impérial de 1900 à 1909. Ceci était d’ailleurs plutôt une bonne chose, car son successeur Bethmann-Hollweg  laissa le kaiser diriger la politique étrangère, ce qui donna à cette dernière une tonalité bien brouillonne. On apprend que la rencontre le 12 juin 1914 à Konopischt (à 37 km au sud-est de Prague) entre le kaiser et François-Ferdinand l’héritier de l’Autriche-Hongrie donna lieu à des rumeurs que les services secrets russes rapportèrent aux Serbes qui comprirent que François-Ferdinand voulait les anéantir. L’attentat de Sarajevo y trouva une de ses origines. 

Sont également étudiées en particulier les personnalités de François-Ferdinand dont la magyarophobie et la slavophile inquiétaient beaucoup les Serbes qui craignaient que leurs rêves de s’unir aux Croates soient bien contrariés par cela, Alphonse XIII hostile aux prémices du parlementarisme et rêvant la conquête de nouvelles colonies en Afrique après que l’Espagne ait perdu Cuba et les Philippines, Victor-Emmanuel III qui en épousant une princesse monténégrine rappelle que l’Italie, en prétextant la présence de Venise sur des territoires aux bords orientaux de l’Adriatique, se pose en rivale tant de l’Autriche-Hongrie que de la Serbie, le libidineux Léopold II colonisateur du Congo qui ne se laisse pas manipuler par un Guillaume II lui offrant trois départements frontaliers de la Belgique et de son successeur Albert Ier qui reçut les mêmes promesses du kaiser.   

Pour connaisseurs

Adam Craponne

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