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Zita impératrice courage

Zita impératrice courage
Tempus / Perrin 400 pages
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Avis de Octave : "En Allemagne, la situation est sérieuse mais non désespérée. En Autriche, elle est désespérée, mais non sérieuse"

Il s’agirait, selon l’auteur, d’une phrase (citée page 152) qui circulait à Vienne fin 1917 et qui prouverait justement a contrario que les Autrichiens avaient bien conscience que l’insouciance viennoise n’était plus de mise.  Zita de Bourbon-Parme est née le 9 mai 1892 à Camaiore en Toscane et morte le 14 mars 1989 à Zizers en Suisse. Son père Robert Ier fut le dernier duc de Parme et de Plaisance ; ce dernier avait eu pour mère Louise Marie Thérèse d’Artois petite-fille de Charles X. La mère de Zita était la fille d’un roi du Portugal Michel Ier chassé de son trône par sa nièce. Dans cette famille, perdre la souveraineté sur ses états allait se révéler une tradition.

Zita passe ses premières années entre la Toscane et la Basse-Autriche ; son père ayant été l’héritier du comte de Chambord, Zita est encouragée à apprendre le français qu’elle parle à côté d’autres langues. L'archiduc Charles, héritier en second de la double-monarchie,  se fiance religieusement le 13 juin 1911 avec Zita ; leur mariage a lieu le 21 octobre 1911. François-Ferdinand meurt fin juin 1914 à Sarajevo et après, le décès de François-Joseph en novembre 1916, Zita devient impératrice d’Autriche-Hongrie.  Quelle fut son influence sur son empereur de mari ? On a du mal à la mesurer.

C’est un euphémisme d’écrire qu’en Hongrie le suffrage universel s’imposait plus difficilement car on est là face à un système censitaire, qui comme le dit l’auteur assure la représentation quasi exclusivement aux Hongrois et en particulier à l’aristocratie foncière. Les Hongrois bloquèrent largement les projets de réformes de Charles Ier or c’est la Hongrie qui nourrit la capitale Vienne.  Toutefois les concessions à l’Italie, pour qu’elle reste neutre ou qu’une paix de compromis se dégage, pouvaient se faire en ne touchant que les territoires relevant de la couronne d’Autriche. On sait que les tentatives de paix, et en particulier celle entreprise par Sixte de Bourbon-Parme ne débouchèrent pas et mirent finalement la double-monarchie sous le contrôle de l’Allemagne.

Afin de mieux approcher les étapes qui amenèrent les Croates à se placer dans un nouveau royaume, on relèvera qu’en juillet 1917 à Corfou un accord est passé entre le Croate Ante Trumbic et le gouvernement serbe de Nicolas Pasic pour la création d’un nouvel état où seraient réunis Serbes, Croates et Slovènes (page 146). Ceux qui s’intéressent à Albert Thomas noteront que celui-ci, maintenant libéré de ses fonctions ministérielles, est présent en avril 1918 au Congrès des nationalités opprimés qui prépare le démantèlement de l’Autriche-Hongrie (page 148).    

Une fois de plus la Suisse refuse un agrandissement qui augmenterait sa proportion de catholiques, en 1919 le Vorarlberg avait choisi de demander à entrer dans la Confédération helvétique (page 191), en 1815 le canton de Genève avait exprimé les mêmes craintes. Est à découvrir la tragicomédie de la double tentative de Charles Ier de redevenir roi de Hongrie en 1921, avec dans son idée l’appui du régent Horthy, pourtant bien décidé à ne pas l’aider (pages 200-211). Zita est veuve l’année suivante. Elle survit plus de six décennies à son mari. Des tentatives de restauration des Habsbourg sur le territoire de la petite Autriche eurent lieu et on apprend en particulier que le chancelier Schuschnigg et Otto d’Autriche  (né en 1912) se rencontrèrent à Mulhouse en septembre 1935. Zita et une partie de sa famille passent les années 1940 à 1948 au Québec.

Pour tous publics Peu d'illustrations

Octave

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