Avis de Octave : "Monte là-haut et tu verras Montmartre à la Belle Époque"
"Monte là-haut et tu verras Montmartre" est une expression populaire typique dans le milieu parisien de la Belle Époque, c’est une invite en particulier à avancer les pieds sur un escabeau. On est surpris que l’ouvrage démarre par une introduction dont la première phrase est « Prophétisée par Nostradamus, la "Belle Époque", riche et contradictoire surgit comme une période mythique d’extension territoriale (due à la colonisation), d’industrialisation croissante, d’accélération économique, de foisonnement d’idées innovatrices et audacieuses, de développement scientifique et technologique et d’effervescence artistique ». C’est évidemment la caution du médecin provençal qui nous a surpris, pas le reste.
Toujours dans l'introduction, on peut lire ceci:
«Des talents féminins sont visibles dans une production littéraire de relief (Colette, Anne de Noailles, Judith Gautier), dans le maintien des salons littéraires (Mme Strauss, Mme de Caillavet, la Princesse Mathilde) et dans une inoubliable performance théâtrale (la tragédienne Sarah Bernhardt, la comédienne Gabrielle Réjane et la belle Otero, chanteuse et danseuse). Quant au foisonnement artistique, il nous faut rappeler les avant-gardes (minoritaires et pamphlétaires), politico-littéraires et esthético-picturales».
En fait, on a là une suite de contributions qui ont eu une version orale dans le cadre d’une rencontre, pour l'année 2017, de l’Association portugaise d’études françaises de l’université de Coimbra. Les textes proviennent d’universitaires portugais et français pour l’essentiel. Le plus trivial serait celui autour de Bécassine, il interroge sur le fait ou non que cette jeune bonne issue de la Bretagne rurale est un agent de la modernisation ou pas, ceci surtout dans le passage du conte oral des veillées vers la culture écrite. Une chose est sûre, pour la Grande Guerre, ses aventures montrent combien la société évolue et en particulier comment les femmes effectuent le remplacement des hommes mobilisés. Ceci est une remarque personnelle complémentaire.
On reste toujours dans le domaine littéraire avec deux études autour de Proust, une sur Blaise Cendrars et une à partir de Bergson annoncé comme un métaphysicien de la joie. Une contribution s’appuie sur un essai de Dominique Kalifa pour réfléchir l’apparition du qualificatif de Belle Époque et le goût qu’on en eût. Il paraît que la période de L’Occupation fit beaucoup pour populariser cette période. Pour une auteure, en 1900 on a la nostalgie du passé récent et l’attente de ce qui va arriver. C’est d’après nous la période où l’on croit le plus au fait que les sciences et les techniques vont apporter le bonheur et que l’Europe occidentale sera épargnée par les guerres. Les Prix de la paix annuels, l’appel au désarmement par Nicolas II en 1898 et les conférences internationales la paix en 1899 et 1907 sont là pour le laisser croire. Lucille Zimba nous évoque Montmartre à la Belle Époque en s’appuyant en particulier sur des écrits de Dorgelès, Francis Carco et André Salmon. C’est d’ailleurs durant et à travers cette époque que Montmartre forge sa légende.
Pour connaisseurs Aucune illustration
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