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Émanciper les infirmières: L’École internationale de Lyon (1965-1995)

Émanciper les infirmières: L’École internationale de Lyon (1965-1995)
Presses universitaires de Rouen et du Havre574 pages
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Avis de Patricia : "Et l’université jeta sa première pierre dans le jardin de la formation des infirmières"

Ce titre est une adaptation allégée d’une thèse intitulée L’école Internationale d’Enseignement Infirmier Supérieur (Lyon, 1965-1995) : fabrique d’une élite et creuset pour l’émancipation des infirmières françaises du XXe siècle qui a été soutenue en 2018.

C’est au sein des monastères qu’apparaissent les premières infirmières et les premiers infirmiers. Élisabeth de Hongrie ou Élisabeth de Thuringe fait construire un hôpital à Marbourg en Allemagne au début du XIIIe siècle. De nombreuses communautés de femmes tertiaires franciscaines, dédiées aux soins des malades dans les hôpitaux, portent le nom de cette sainte. Des instituts de sœurs de la miséricorde, destinés au service corporel et spirituel des pauvres, ont commencé à être créés en France, aux Pays-Bas et en Pologne, au début du XVIIe siècle sur le modèle proposé par Vincent de Paul et Louise de Marillac.

Suite à son action lors de la Guerre de Crimée, l’Anglaise Florence Nightingale crée la première école d’infirmière à Londres en 1860.  En France, en 1878 le Dr Bourneville (un franc-maçon, député de Paris dans les années 1880 et  médecin pour la psychiatrie à Bicêtre) est à l’origine de l’ouverture de la première "École professionnelle d'infirmiers et d'infirmières laïques" en avril 1878 à la Salpêtrière (une seconde ouvre à Bicêtre un mois plus tard). En 1884 la Maison de Santé Protestante de Bordeaux-Bagatelle ouvre en 1884 une formation d’infirmières qui se transforme en hôpital-école Florence Nightingale  durant la Première Guerre mondiale,  époque où ouvre l’hôpital-école Edith Cavell au 64, rue Desnouettes à Paris 15e . En 1905, Léonie Chaptal prend la direction de la Maison-école, une école d’infirmières, ouverte à son initiative rue Vercingétorix dans la capitale. Notons qu'à Lyon ouvre en 1899, dans les bâtiments de la Vieille Charité, une école professionnelle d’infirmières, qui accueille pour sa première promotion quarante étudiantes dont quatre laïques.

Le premier chapitre de l’ouvrage de Émanciper les infirmières: L’École internationale de Lyon (1965-1995) évoque le progressif développement de la formation d’infirmières sous la IIIe République puis comment un contexte s’est montré favorable au développement de la profession d’infirmière dans la France des années 1960. Le second chapitre explique dans quelles conditions on voit naître le projet de création de cet établissement qui, pour la première fois, délivre un diplôme universitaire pour une formation d’infirmières. L’OMS,  la Fondation Rockefeller, l’État français par le bras du ministère de la Santé publique  et de la Population (le titulaire de ce portefeuille de 1962 à 1966 est Raymond Marcellin), les Hospices civils de Lyon (HCL), et l’université de Lyon s’engagent dans cette création.

Le troisième chapitre évoque le fonctionnement, durant les trois premières années, de l’EIEIS. Durant ses premières années d’existence, l’École internationale et supérieure d’enseignement infirmier (EIEIS) a le monopole sur le marché de la formation supérieure des infirmières. L’OMS ne finance des bourses que pour les étudiants étrangers et les étudiants français ne reçoivent que rarement une aide financière de leur employeur car la formation offerte  ne débouche pas sur un profil professionnel particulier.

La décennie qui suit 1968 fut, comme dans d’autres secteurs de la société, pleine de bouillonnements ; c’est le sujet du quatrième chapitre.  Le dernier chapitre est consacré aux divers toilettages de l’établissement durant sa grosse dernière quinzaine années d’existen. L’EIEIS devient, à la fin des années 1970, un département d’enseignement infirmier supérieur (DEIS) rattaché d’un côté à un Institut international supérieur de la formation des cadres de santé et  par ailleurs à l’université de Lyon. Toutefois les activités de recherches s’étiolent puis disparaissent. L’équilibre financier précaire doit s’appuyer essentiellement sur les sessions de formations continues de courte durée. Lorsque l’établissement ferme, il a formé trois cent-cinquante-quatre étudiants, pour 60% des Français et pour le reste des étrangers essentiellement d’Afrique noire et pour une part secondaire de Suisse et d’Afrique du nord (les autres pays de l’Europe, d’Amérique ou d’Asie n’ont pas de représentation supérieure à 2). 

Notons que l’Association de recherche en soins infirmiers (Arsi) a été fondée en 1983 par d’anciens étudiants de cette école internationale d’enseignement infirmier supérieur de Lyon. Quel fut le rôle des anciens étudiants de cet établissement lyonnais dans la mise en place progressive du management de la santé dans l’hexagone? Ancienne étudiante (présente entre 1973 et 1975) de l’EIEIS, Danielle Vailland, devenue conseillère technique ministérielle, est notamment à l’origine de la publication du premier guide du service infirmier au milieu des années 1980 conçu comme un outil de gestion au service de l’organisation hospitalière. Aujourd’hui les cadres paramédicaux sont formés à l’École des hautes études en santé publique de Rennes.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Patricia

Note globale :

Par - 181 avis déposés - lectrice régulière

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