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Le Pilote à l’Edelweiss, 1 Valentine

Le Pilote à l’Edelweiss, 1 Valentine
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Avis de Alexandre : "La Grande Guerre au-dessus des nuages et en chenilles"

Voilà une bande dessinée qui met en exergue les deux armes nouvelles que sont l’aviation et les chars pour la seconde moitié de la Grande Guerre en prenant prétexte de la présence de chacun des deux jumeaux Castillac dans ces armes respectives. Il s’agit là de s’inspirer des exploits authentiques des frères Navarre. L’action débute en 1917 au Chemin des Dames lieu eschatologique et mythique avec un retour dans le Paris de 1910 sous les eaux d’une Seine qui a débordé. Un drame s’y est joué avec un enfant risquant la mort par noyade au pont de l’Alma. Il semblerait que depuis cette époque la figure de l’edelweiss marque le destin de ces frères, si bien que lors de la rencontre dans les airs d’un avion allemand décoré d’une edelweiss, Henri Castillac sur un Nieuport refuse le combat. En revanche, Henri Castillac n’hésite pas à se porter volontaire pour aller déposer près du village de Chimay (dans l’Ardenne belge) un agent de renseignement d’outre-quiévrain au savoureux parler wallon avec son lot de pigeon voyageur. Suite aux performances d’agents belges le kaiser manque d’ailleurs ici de trouver la mort non loin de Sedan (où il se rend pour décorer des soldats) dans le wagon d’un train spécial.

Dans les histoires en images des journaux pour enfants de l’époque servir dans l’aviation est valorisée au point que dans une histoire « Le Carnet de bord d’un as : le récit du prisonnier » des Trois Couleurs du 4 juin 1917 (n°26), un Alsacien qui sert dans l’armée allemande jure qu’il aurait déserté s’il avait été dans les tranchées mais que dans l’aviation il menait un combat chevaleresque. Par ailleurs, il est à noter qu’à la page 36 l’accueil d’un avion qu’ils pensent germanique par des paysans français rappelle la situation évoquée dans la première histoire en images parue sur le thème de la Grande Guerre dans un journal pour enfants le Journal de Suzette du 26 novembre 1915 sous le crayon de Raoul de la Nézière.

Tant par le slogan de l’escadrille des cigognes (« J’honore les dames, j’enfile les boches ») que par une scène de triolisme cet ouvrage est à déconseiller pour un public de moins de quinze ans. Les passionnés de l’aviation reconnaissent unanimement à ce tome une grande précision dans tout ce qui touche la connaissance des avions de l’époque. Scénariste et illustrateur ont déjà fait leurs preuves dans des BD qui évoquent cet univers aéronautique à divers moments de son évolution. Le découpage de la planche et la luminosité s’adaptent de façon très pertinente au contenu de l’action, ce qui nous vaut de belles scènes de combat aérien à côté par exemple d’une atmosphère très chaude aux Folies bergères par ailleurs frappées par un projectile envoyé par la Grosse Bertha (avec un peu d’avance sur la chronologie exacte des bombardements sur Paris de ce canon).

Alexandre

Note globale :

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