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Verdun 1916

Verdun 1916
Tallandier319 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Moi, monsieur j’ai fait Verdun!"

L’ouvrage revisite la bataille de Verdun en essayant d’en donner une vision qui tienne compte de la façon dont elle a été vécue des deux côtés et quelle mémoire elle a laissé en France et en Allemagne. Ceci permet d’affiner notre connaissance de bien des points, ainsi apprend-on que l’artillerie germanique est utilisée seulement dix heures avant l’assaut le premier jour de l'attaque (alors qu’on était auparavant systématiquement sur un bombardement de deux à trois jours) et avec des objectifs précis :

« Cet encagement des secteurs du front permet d’enfoncer des coins dans la défense française, ce qui fragilise les secteurs qui résistent et ne leur laisse de choix qu’entre la reddition ou la mort. » (page 53)

Au cours de la bataille côté français, l’artillerie tombe dans le cercle vicieux d’un usage nettement plus intensif qu’il ne faudrait, ceci entraînant une détérioration définitive des fûts et

« Les usines peinent à produire assez de canons pour remplacer ceux qui disparaissent. Verdun consomme la quasi-totalité des 600 canons de 75 mm produits mensuellement au plus chaud de la bataille. » (page 85)

Le lance-flammes est alors une arme nouvelle que découvrent les malheureux soldats français.  Le livre explique que les raisons pour lesquelles la défaite totale des armées françaises a pu être évitée reposent sur le fait que des précautions de dernières minutes avaient été prises, la résistance a été exceptionnelle dans certains régiments (celle du 95e RI, caserné à Bourges et qui compte là 800 hommes tués, est développée à titre d’exemple) et le remplacement du général Herr par Philippe Pétain à la tête des armées de cette région s'est effectué.   

Après une première partie qui donne en quatre-vingt pages les clés de la bataille, la deuxième section de l’ouvrage s’attache au vécu matériel des hommes, rappelant au passage qu’un accident que l’incident accidentel dans le tunnel de Tavannes fit officiellement un demi-millier de victimes mais que le général Nivelle minimisa légèrement les pertes en question. La troisième partie évoque le mythe de Verdun durant et après la guerre (jusqu’à Mitterrand et Kohl réunis en 1984 et en posant la question du contenu de la commémoration du centenaire de la bataille). On retiendra qu’en juillet 1936 des milliers de combattants allemands reviennent à Verdun et affirment tant leur foi dans le national-socialisme que dans la paix (pages 233-234). En Allemagne, durant cette même période hitlérienne, le discours tenu s’axe à la fois sur le fait que Verdun était une ancienne ville germanique (la prise de Verdun s’inscrit donc dans un objectif de reconquête) et dans le même temps autour de l'idée que:

« la bataille de Verdun avait été, en vérité, le lieu où le sacrifice du soldat avait fondé la Volksgemeinschaft, la communauté völkisch nouvelle, réalisée intégralement par le national-socialisme. » (page 231)

On apprécie beaucoup les divers index et les nombreuses cartes.

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

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