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L’immortalité biologique

L’immortalité biologique
Odile Jacob170 pages
1 critique de lecteur

Avis de Patricia : "Ô vieillesse ennemie"

Cet ouvrage se propose de réfléchir sur le rapport au refus de la vieillesse et en prolongement de la mort qu’ont eu les hommes. Quoique l’auteure ne fasse pas un  tour exhaustif des grandes civilisations, elle évoque des cultures de divers horizons  géographiques et historiques. Elle considère que le chamanisme, qui se prolonge d’ailleurs aujourd’hui selon elle par exemple dans le vaudou et qui s’est largement maintenu dans les peuples de culture mongole (Mongols, Bouriates, Touvains…), est la forme culturelle qui s’est historiquement la plus développée autour de cette question d’immortalité.

 

Elle rappelle qu’en matière de longévité, en tant qu’êtres vivants, ce sont les arbres qui battent tous les records ; on a évalué à 4 800 ans un pin trouvé dans le New Hampshire et à 4 500 années un cyprès situé près de la grande mosquée d’Abarkuh en Iran. Dans le domaine animal, la tortue géante des Galápagos a une longévité de 170 ans et certains animaux semblent ne pas subir de marques de vieillissement comme le rat-taupe nu qui vit dans les régions arides de l’Afrique de l’est africain (Kenya, Somalie ainsi que l'Éthiopie)  et en plus à la propriété de ne pas ressentir la douleur, sans compter qu’il survit à une privation d’oxygène inférieure à 18 mn.     

 

Le médecin du monde romain Galien (né en 216 en Asie à Pergame à 25 km à l’est de la Mer Égée et mort dans les années 210), qui jette les bases de la médecine occidentale actuelle et de la gériatrie « définit la santé comme une proportion précise et équilibrée d’éléments primordiaux (le froid, le chaud, le sec et l’humide) (…) Pour pallier ces dérèglements du corps vieillissant, Galien conseille dans sa Gerentocomica une hygiène de vie pour le réchauffer et l’humidifier : il recommande l’activité, des nourritures hypercaloriques, l’absorption de vin, la pratique de bains chauds, les massages tonifiants au vinaigre » (page 67). Notons  qu’en 1941, le médecin ukrainien Alexandre Bogomoletz (ou Aleksandr Bogomolets), né et mort à Kiev, invente un  sérum antiréticulaire cytotoxique, destiné à favoriser la longévité humaine. « Le principe de base est la neutralisation progressive  des cellules, par des anticorps obtenus en injectant à des lapins des extraits de moelle osseuse et de rate d’hommes morts jeunes accidentellement »  (page 70). Ajoutons personnellement que quelques années après sa mort, soit autour de 1950, ce scientifique a été accusé d'avoir semé une vision du monde idéaliste et tenté de combattre les enseignements de IP Pavlov.

 

Hélène Merle-Béral évoque divers maladies plus particulièrement liées à la vieillesse et s’interroge sur l’espérance de vie des humains, définit ce qu’est la mort pour la médecine. Dans la société actuelle, paraître jeune et prolonger sa vie sont les préoccupations de nombre de personnes ; on s’attendait à ce que l’auteure soit beaucoup plus sévére à l’encontre de l’absorption de DHEA qu’elle ne l’est page 108. Aujourd’hui, pas mal de personnes se revendiquent centenaires dans le monde, et nous savons parsonnellement que des prétentions non fondées ont entraîné un développement anarchique dans la vallée de Bama au sud-est de la Chine au milieu de la province du Guanxi (voirhttps://info.arte.tv/fr/chine-ils-ont-tue-les-immortels). Le clonage, les cellules souches sont évoqués et on termine avec les perspectives actuelles de prolongement de la vie avec ou sans le secours de l'intelligence articficielle.

idé cadeau

Pour tous publics Aucune illustration

Patricia

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