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Quelle place pour l’islam dans la République ?

Quelle place pour l’islam dans la République ?
First160 pages
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Avis de Benjamin : "De l’ombre à la lumière"

Tareq Oubrou est le grand imam de Bordeaux, recteur de la grande mosquée, penseur et essayiste. Il a présidé l'association des imams de France, il prône un islam éclairé. Il a déclaré : « Le foulard n'est pas un objet cultuel. C'est un vêtement éthique qui traduit une pudeur. Il faut resituer les pratiques à leur juste place » (https://www.saphirnews.com/Tareq-Oubrou-Le-foulard-est-devenu-un-objet-obsessionnel_a17803.html). En décembre 2023, il explique que l’on a besoin d’un islam de France aussi la mesure de mettre fin aux imans détachés d’un autre pays est pour lui une chose nécessaire.

Pour lui, on doit écrire "islam" quand il s’agit de la religion et "Islam" quand il s’agit de la civilisation. L’"islamisme" désigne l’islam politique qui se réfère à l’époque médiévale où la religion était en même temps une civilisation. Tareq Oubrou précise que dans cet ouvrage, la première partie à évoquer que l’islam étant une religion du Livre, elle « engage le libre arbitre et la responsabilité des musulmans quant au choix de la lecture qu’ils en feront » (page 7). La deuxième partie montre que l’islam à l’origine une religion est devenue une civilisation. L’islam actuel n’a pas à reproduire les aspects qu’a pu prendre cette civilisation.

La troisième partie montre qu’il n’y a pas incompatibilité entre l’islam et la République. La quatrième partie traite de dix questions portant « un islam qui s’inscrit dans les lois de la République, capable d’une intégration qui passe par une acculuturation française » (page 8).

De la première partie, on retiendra que le Coran vient de Dieu, mais n’est pas Dieu (page 15), mais aussi ce qui suit. « Le Coran et la Sunna (dire et faits du prophète) sont la référence religieuse de l’islam dont l’interprétation incombe aux musulmans qui doivent exercer leur libre adulte et donc en assumer la responsabilité et les conséquences (page 20). « Le retour aux sources scripturales dont il sera question pour nous n’est pas un retour à l’histoire du moment coranique, encore à celle des anciens, mais à l’esprit du message coranique pour le lire et le vivre ici et maintenant » (page 26).

L’auteur rappelle les cinq piliers de l’islam qui sont la profession de foi, les cinq prières quotidiennes, le pèlerinage à La Mecque, l’aumône et la justice.  Il y a également six piliers de la foi : l’unicité de Dieu, ses anges, ses livres (la Torah, les Psaumes de David, l’Évangile de Jésus, le Coran de Mahomet), ses prophètes, le Jour dernier et le destin. Plus on passe du domaine de la foi au politique via les pratiques cultuelles, puis éthiques, ensuite du domaine juridique, plus la raison humaine a de liberté et de marges de manœuvres au sens positif (séculier) du terme. C’est-à-dire plus on s’éloigne de l’ordre du sacré (dogmatique, cultuel et spirituel), plus on se rapproche de l’ordre du temporel, mondain et du profane »  (page 37).  Le septième chapitre démonte ce que la charia (pratique visible de l’islam) et la fatwa (réponse religieuse à un problème) portent d’intolérance lorsqu’on revient aux sources.

La seconde partie "De l’islam et du politique en particulier" comprend cinq chapitres respectivement nommés "L’islam, une religion globale", "La succession du Prophète, un tournant historique", "Une modernisation manquée", "Une religion qui devient un grand empire", "Retour aux fondements". On relève là que si les premiers califes sont élus, c’est par un cercle réduit et par la suite ils ne le sont plus ; le principe, théorisé chez les sunnites, d’une sorte de Parlement composé de savants et d’érudits n’a jamais été appliqué.

La troisième division a pour titre "L’islam et/dans la République : intégration ou assimilation ?". On trouve là cinq chapitres: "L’islam: liberté, égalité et visibilité", "L’islam et les Lumières", "La laïcité de la République", "La réponse éthique musulmane à la dualité laïque", "De la loyauté musulmane à la République ?". Tareq Oubrou évoque là l’organisation idéale du culte sunnite français. Ce « serait alors un organisme constitué de trois organes indépendants :

  • Le premier composé exclusivement de ministres du culte qui constitue le magistère religieux proprement dit ;
  • Le deuxième formé de gestionnaires et d’administrateurs séculiers, notamment des lieux du culte (mosquées ou salles de prière)
  • Le troisième dédié au financement du culte, ses lieux et ses ministres » (page 140).

Dans la quatrième partie, Tareq Oubrou évoque dix questions qui lèveront des contresens, des ambiguïtés et porteront des affirmations pour faciliter l’inscription de l’islam dans les lois de la République. Les points abordés sont successivement: "L’intouchable Coran", "L’imitation du prophète", Quand la théologie devient idéologie", "Salafisme d’hier, salafisme d’aujourd’hui", "L’islam prosélyte", "La sharia n’est pas ce qu’on en dit", "La laïcité n’est pas une religion", "Une visibilité religieuse discrète", "L’islam n’est pas communautariste", "De l’organisation du culte musulman".       

coup de coeur !

Pour connaisseurs Aucune illustration

Benjamin

Note globale :

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