Avis de Benjamin : "Non, ce n'était pas Capitaine courageux mais plutôt Capitaine couard"
Les ouvrages autour du naufrage de la Méduse (pour adultes et enfants) sont légions et outre ceux qui sont déjà présents sur le site, il y a aussi La véridique histoire des naufragés de la Méduse de Michel Hanniet où le préfacier Théodore Monod rappelait que les livres sur ce sujet étaient déjà très nombreux.
La sortie se fait en septembre de La Méduse : Chronique d’un naufrage annoncé. Olivier Merle est l’auteur de cet ouvrage et il a la particularité d’avoir comme ancêtre l’ingénieur géologue Charles Brédif qui était sur ce bâtiment au moment du drame le 2 juillet 1816. Il envoya à sa sœur une relation de son naufrage, toutefois comme certains dont le commandant du bateau Hugues Duroy de Chaumareys et le gouverneur du Sénégal Julien Schmaltz il prit place sur la chaloupe du lieutenant Espiaux. Dans l’épilogue Olivier Merle évoque la vie de Charles Brédif et des officiers. Toutefois il omet de renseigner ce qui touche à l’enseigne de vaisseau Paul Charles Léonard Alexandre Rang Des Adrets, dit Sander Rang qui fut un des rares survivants. Ce dernier, devenu naturaliste, est mort à Mayotte en 1844. Il était né en 1793 à Utrecht d’un pasteur hollandais, venu en France à la demande des communautés calvinistes qui se reconstituent sous le Consulat et l’Empire avec l’appui (et la surveillance) de Napoléon Bonaparte.
Olivier Merle nous apprend que sur les quatre marins qui restèrent sur l’épave de la Méduse jusqu’au bout (douze la quittèrent au bout de vingt jours) trois survécurent ; ils avaient attendu plus d’un mois et demi les secours. L’épave du bateau sera retrouvée ultérieurement en 1980.
L’officier Antoine Richefort qui a passé dix ans comme prisonnier des Anglais a été le conseiller inexpérimenté (mais plein d’orgueil) du commandant du bateau Hugues Duroy de Chaumareys qui lui n’avait quasiment jamais navigué et surtout jamais été officier sur un bateau. Ce dernier devait son grade au fait qu’il était un des survivants de l’Expédition de Quiberon de juin à juillet 1795.
Le bâtiment La Méduse échoue à soixante kilomètres des côtes septentrionales de la Mauritanie actuelle sur un banc de sable et ne se dégage pas du fait de l’incompétence de ces deux derniers et du désir du gouverneur du Sénégal d’arriver plus vite en prenant des voies inhabituelles. Olivier Merle propose un récit très minuté de ce qui se déroule sur le bateau puis sur le radeau où de nombreux conflits apparaissent. Il laisse de côté l’exploitation que fit la presse libérale et Géricault de cet évènement, ils s’en emparèrent pour remettre en cause les gratifications exorbitantes dont bénéficièrent les émigrés ou ceux qui bien que s’étant rallié à Napoléon comme Hugues Duroy de Chaumareys avaient servi la cause royaliste sous la République. Notons que la réplique du radeau de la Méduse se trouve au musé de la Marine de Rochefort.
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