Avis de Adam Craponne : "Clemenceau par Clemenceau"
Cet ouvrage manque d’un index des noms de personnes, Clemenceau a dit du mal de tant de personnes qu’on aimerait retrouver rapidement ce qu’il a écrit sur les uns et les autres. Signalons au passage que ne lui a pas effleuré que cette attitude lui a coûté la présidence en 1920 ni d’ailleurs que son orgueil y fut pour quelque chose comme le prouve le texte qui rapporte page 208 les propos qu’il a tenu à Jean Martet (ce dernier fut un temps son secrétaire). Bien entendu cette phrase de Clemenceau, peut s’appliquer à un échec largement imputable également à Aristide Briand : « Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés ».
Je n’ai pas trouvé mention de la citation que l’on connaît de façon largement déformée sur Mandel, cela aurait été l’occasion d’une rectification de tir. En effet le Tigre n’a pas dit « Quand je pète, c’est lui qui pue » mais « Quand Mandel pète, on m’accuse d’avoir mangé des haricots ». À juste titre, dans le chapitre "Ses modèles", il est rappelé que Georges Clemenceau en 1926 donne un Démosthène de 125 pages qui est un plaidoyer pour ses propres actions où il dédouane le leader grec de toute corruption sur le mode qu’on ne soupçonne pas la femme de César.
Au passage on apprend parfois plus sur les circonstances où le Tigre a lancé un de ses mots, ainsi c’est en réponse au leader socialiste Renaudel le 8 mars 1918 qu’il déclare : « Ma politique étrangère est ma politique intérieure, c’est tout un. Politique intérieure, je fais la guerre ; politique étrangère, je fais la guerre. Je fais toujours la guerre » (page 238). D’autre part quelques traits de caractère de personnages n’appartenant pas en premier plan du sérail politique mais connu pour un autre domaine sont livrés. Ainsi au sujet de Marcellin Berthelot apprend-on qu’il était un ardent solliciteur de places et honneurs (page 112).
Vingt chapitres composent cet ouvrage, ils sont hématiques mais aussi quasiment chronologiques puisque les sujets abordés sont classés dans l’ordre où Clemenceau les rencontra. Les textes peuvent aller d’une à une quinzaine de phrases. Après une introduction biographique, les chapitres ont pour nom : L’homme libre, Le Bleu de Vendée, Ses modèles, La démocratie et la république, Le système parlementaire, Galerie de portraits, La question sociale, La colonisation, La laïcité, De la Commune à Panama, L’affaire Dreyfus, Le pouvoir, Face à la guerre, Le Père la Victoire, La paix, Autour du monde, Les arts et les lettres, Les femmes et l’amour, L’avenir du monde, La vieillesse et la mort.
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Georges Clémenceau contre la peine de mort. La Justice. 23 mai 1894
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