Avis de Zaynab : "Les trois mousquetaires sont en fait quatre"
Il s’agit là du plus célèbre roman d’Alexandre Dumas. La première traduction des Trois Mousquetaires se fit peut-être en langue polonaise puisque cette dernière date de 1846 alors que le récit a paru pour la première fois en épisodes pour le journal Le Siècle au printemps 1844.
Il est beaucoup question d’argent dans ce roman et à un moment d’Artagnan avance que « ce sera une chose doublement divertissante que de sauver la reine avec l’argent de Son Éminence ».
Notons qu’un chapitre traite du siège de La Rochelle qui se déroula de fin 1627 à fin 1628. En fait le véritable d’Artagnan est âgé d’une quinzaine d’années en 1627, et ce n’est qu’environ dix ans plus tard qu’il entre au service du roi. Cette partie nous vaut heureusement le passage certainement le plus comique de l’ouvrage, à savoir l’épisode du pique-nique des quatre mousquetaires en plein cœur du camp ennemi des protestants Rochelois, ceci leur permettant de conspirer sans être entendus par les espions du Cardinal de Richelieu.
Outre évidemment le palais du Louvre est assez souvent évoquée la forteresse de la Bastille, en particulier dans ce passage : « Madame, ces hommes étaient bien autrement dangereux que ne pourraient être des voleurs, car ce sont des agents de M. le cardinal, et quant à votre mari, M. Bonacieux, il n’est point ici parce qu’hier on est venu le prendre pour le conduire à la Bastille ». On sait que l’intrigue tourne autour de diamants que la reine Anne d’Autriche a donné au duc de Buckingham et ce fait est la cause de l’arrestation du logeur de d’Artagnan.
On relève, sous le mode toujours humouritique, cette allusion aux guerres de religion qui se déroulèrent sous le règne d’Henri III :
« - J’ai été élevé à la campagne, et mon père, dans ses moments perdus, était quelque peu braconnier.
- Et le reste du temps, que faisait-il ?
- Monsieur, il pratiquait une industrie que j’ai toujours trouvée assez heureuse.
- Laquelle ?
- Comme c’était au temps des guerres des catholiques et des huguenots, et qu’il voyait les catholiques exterminer les huguenots, et les huguenots exterminer les catholiques, le tout au nom de la religion, il s’était fait une croyance mixte, ce qui lui permettait d’être tantôt catholique, tantôt huguenot. Or il se promenait habituellement, son escopette sur l’épaule, derrière les haies qui bordent les chemins, et quand il voyait venir un catholique seul, la religion protestante l’emportait aussitôt dans son esprit. Il abaissait son escopette dans la direction du voyageur ; puis, lorsqu’il était à dix pas de lui, il entamait un dialogue qui finissait presque toujours par l’abandon que le voyageur faisait de sa bourse pour sauver sa vie. Il va sans dire que lorsqu’il voyait venir un huguenot, il se sentait pris d’un zèle catholique si ardent, qu’il ne comprenait pas comment, un quart d’heure auparavant, il avait pu avoir des doutes sur la supériorité de notre sainte religion. Car, moi, monsieur, je suis catholique, mon père, fidèle à ses principes, ayant fait mon frère aîné huguenot. »
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