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Dans Paris occupée

Dans Paris occupée
Gallimard jeunesse176 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "La belle Hélène est privée de poire durant quatre ans"

Il s'agit d'un journal intime tenu entre juin 1940 et septembre 1944 par une jeune Parisienne, il couvre donc essentiellement la période où la capitale française est occupée. Le récit commence quasiment par un Exode qui se termine, semble-t-il vers Avallon dans l'Yonne, sans que malheureusement il ne soit mentionné quand les soldats allemands rattrapent la famille. Sur les chemins de ce voyage, ils ont hérité d'un enfant coupé de sa famille, le jeune André. Ce dernier retrouve sa mère à la mi-août.

La mère institutrice revient à Paris et la narratrice fait sa rentrée au lycée Voltaire. Par contre le père est prisonnier en Allemagne, mais parvient à s'évader à l'automne 1942.

Au fil des pages, les questions essentielles comme, les problèmes de ravitaillement, le froid hivernal, le couvre-feu, les formes de collaboration du gouvernement de Vichy (avec en particulier la mise en place du STO), les formes de résistance ou la persécution des juifs sont approchées à travers le destin de personnages en chair et en os. Ne sont pas oubliées quelques dates phares comme le débarquement allié en Afrique du nord de 1942 (page 93) la capitulation des armées allemandes à Stalingrad en février 1943 (page 104).

« Jeudi 17 octobre 1940
[...] Nous nous arrêtons devant une affiche boulevard Voltaire: " Loi sur les juifs: Seront déclarés comme Juifs tous ceux qui appartiennent ou ont appartenu à la religion juive ou qui ont plus de deux grands-parent juifs." Josette n'a rien dit, elle a haussé les épaules et m'a lancé : "Viens on s'en va !" journée gâchée, Josette est rentré chez elle sans même s'arrêter à la maison ».

« Jeudi 31 octobre 1940
C’est une honte : Pétain a appelé les Français à « collaborer avec les Allemands ». Et papa est prisonnier de ces gens avec qui il faudrait " collaborer" !
Maman sort souvent sans me dire où elle va, ça m’énerve. Je sais qu’elle fait la queue pendant des heures pour essayer d’acheter de quoi manger parce qu’il n’y a plus grand-chose dans les magasins, mais parfois, j’imagine qu’elle va je ne sais où, faire des choses dangereuses et ça me fait peur. »

« 12 septembre 1941
J’ai retrouvé Paris… et aussi une vieille amie : la faim! Il y a encore moins à manger qu’avant l’été. Maman doit se lever à 5 heures pour partir commencer à faire la queue chez les commerçants. Si on arrive trop tard, il n’y a plus rien. Certaines personnes débrouillardes se font un peu d'argent en attendant pour les autres : Suzanne, la fille de la concierge, gagne quatre francs par heure en faisant la queue pour ceux qui lui demandent. Mais nous ne voulons rien lui demander parce que nous avons appris que les Senati sont comme la famille de Claudine : contre les juifs. C’est effrayant!»


On note une partie documentaire, sans illustration, au contenu fort accessible et conséquent. L'ouvrage devrait intéresser plus souvent les filles que les garçons du fait de ses choix d'approche. En prolongement, on proposera un ouvrage écrit par une auteure qui a réellement vécu cette période à Paris il s'agit de "La maison des Quatre-Vents" écrit par Colette Vivier, de nombreux points communs existent entre les deux ouvrages. Toutefois là, le récit ne court que de Noël 1943 à la Libération de Paris à l’été 1944.

Accessible jeunesse Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

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