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Du Barcarès aux Ardennes

Du Barcarès aux Ardennes
L’Harmattan549 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Un juif d’origine turque dans la Légion étrangère"

L’ouvrage est sous-titré Correspondance entre un engagé volontaire et sa fiancée durant la « drôle de guerre ». Le récit par son contenu même ne manque pas d’intérêt, quoique la censure militaire empêche de suivre exactement d’où écrit le militaire. Ce dernier fait partie des nombreux juifs étrangers qui s’engagèrent dans l’armée française à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, évidemment dans la Légion étrangère.

L'homme est présenté comme Robert Michon, durant tout le récit, il faut aller à la page 415 pour deviner qu’il s’agit d’Isaac Adjoubel. Certes la page 32 aurait permis de le comprendre si on nous avait au moins dit auparavant qu’il était né le 1er janvier 1914 à Istanbul. Il est donc de nationalité turque et d’origine israélite. L’auteur n’explique pas pourquoi Isaac Adjoubel, même avec des papiers de docteur au nom de Robert Michon a pu échapper à la déportation après 1940 ; selon nous c’est sa nationalité turque qui l’a permis. Sauf qu’Isaac Adjoubel est arrivé en 1932 en France, on ne sait rien de ses premières années, ni dans quelles conditions il a pu faire des études de médecine ; on n’apprend rien non plus sur ses parents. D’où tire-t-il ce nom de Robert Michon ? Rien ne nous le dit. Les parents de la fiancée sont gardiens d’une propriété près de Dreux. Cette fiancée se nomme Arlette, son nom de famille nous est donné quelque part, mais j’ai joué à "Où est Charly ?" pour le trouver page 396, sur la reproduction de sa carte d'identié.

Arlette était infirmière et les deux amants se sont connus à l’hôpital Claude-Bernard de Paris, établissement qui n’existe plus depuis 1970. Après la destruction de ses locaux propres, il est rattaché à l’hôpital Bichat ; il était situé près du canal Saint-Denis.  Malgré de nombreuses notes très intéressantes, on a donc du mal à savoir d’où écrit notre légionnaire ; il est regrettable de ne pas avoir une note qui nous indiquerait où est  Robert Michon lorsqu’il est près de la frontière ou prés de la zone des combats. On arrive à peu près à suivre son parcours lors de l’attaque allemande de la fin du printemps 1940, mais en allant aux annexes.

En résumé, si l’ouvrage est pour un public assez large, comme je le pense, il demandera un effort conséquent de compréhension au lecteur pour cette partie opérationnelle. On peut pourtant féliciter l’auteur, fils des deux correspondants, pour la présentation de l’ensemble copieux des documents qu’il fait en annexe et dans le corps du texte. Durant l’été et l’automne 1940, notre médecin est à Châteaurenard et Avignon, et une note nous apprend que le 23 novembre 1940 des avions anglais ont largué des bombes sur Marseille. Ce bombardement isolé a une justification obscure, et les services de propagande de Vichy ne manquèrent pas de l’exploiter (voir https://fresques.ina.fr/reperes-mediterraneens/fiche-media/Repmed00200/apres-le-bombardement-aerien-de-marseille.html).

                

Pour tous publics Quelques illustrations

Alexandre

Note globale :

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