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1914-1918 Grande Guerre ou contre-révolution ?

1914-1918 Grande Guerre ou contre-révolution ?
Téraèdre278 pages
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Avis de Alexandre : "La Grande Guerre dans les fictions"

L’ouvrage est sous-titré  Ce que disent les imaginaires et il s’agit de voir comment la fiction (films et romans principalement) ont évoqué la Grande Guerre et les années qui suivirent immédiatement. Certains auteurs qui ont vécu le conflit, comme Marcelle Capy (avec Des hommes passèrent.., un ouvrage jamais réédité depuis 1930) et Ernest Pérochon (avec en particulier Les Gardiennes et Les Fils Madagascar), ne sont pas évoqués ici. Par contre, pour cette génération, le sont par exemple Léon Bocquet pour Le fardeau des jours et indirectement Capitaine Conan de Roger Vercel puisque c’est l’adaptation filmique de Bertand Tavernier qui est étudiée.

Pierre Arbus a dirigé cet ouvrage composé d’une vingtaine d’articles et en a rédigé une éclairante introduction. Dans celle-ci, il rappelle que les rivalités entre puissances sont multiples autour de 1900, que la guerre est souhaitée dans certains pays par une partie des élites et des industriels et que les conséquences de son enclenchement étaient imprévisibles à tous.

La première partie contient, dans son nom "Angelus novus", une allusion à un tableau de Paul Klee qui doit sa notoriété à Walter Benjamin, dans Sur le concept d'histoire ce dernier écrivait : « Il existe un tableau de Klee qui s'intitule Angelus novus. Il représente un ange qui semble avoir dessein de s'éloigner de ce à quoi son regard semble rivé. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. Tel est l'aspect que doit avoir nécessairement l'ange de l'histoire. Il a le visage tourné vers le passé. Où paraît devant nous une suite d'événements, il ne voit qu'une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d'amonceler ruines sur ruines et les jette à ses pieds. Il voudrait bien s'attarder, réveiller les morts et rassembler les vaincus. Mais du paradis souffle une tempête qui s'est prise dans ses ailes, si forte que l'ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse incessamment vers l'avenir auquel il tourne le dos, cependant que jusqu'au ciel devant lui s'accumulent les ruines. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »

Il est question là des catastrophes qu’entraîna le conflit. On trouve là entre autre des études d’une œuvre d’art de Kader Attia, présentée en 2012 à la 13e édition de la Documenta de Cassel, du film Cheval de guerre de Steven Spielberg tiré d’un roman de littérature de Michael Morpugo et divers films de l’Entre-deux-guerres d’Abel Gance et Charles Vanel en particulier autour des gueules cassées.

La seconde partie "De maux en mots" évoque une sortie de guerre avec Le fardeau des jours de Léon Bocquet, des œuvres littéraires roumaines, le journal de la royaliste, lesbienne et future héroïnomane Mireille Havet. Le volet suivant "Réquisitoires" permet de retrouver Alain, Jean Norton Cru, Louis Guilloux et Capitaine Conan de Roger Vercel.

La dernière partie "Les écrans de la mémoire" ramène aux photographies d’Albert Kahn, au récit Léon Vivien circulant sur internet, à une réflexion sur le rôle des images dans la fabrication d’une mémoire de la Grande Guerre, à Marcel Pagnol avec la pièce Les Marchands de gloire, aux tirailleurs sénégalais à travers divers écrits et images (dont celle pour la publicité Banania), aux romans camerounais qui évoquent la conquête de cette colonie allemande par les Anglais et Français.   

Pour connaisseurs Aucune illustration

Alexandre

Note globale :

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