Avis de Alexandre : "Caillaux rencontre Clemenceau sur son chemin"
Certes des libertés fictionnelles étaient prises avec Marthe Richard mais elle en avait déjà prise tant elle-même en racontant sa vie et puis c’est un personnage qui fut plus habile dans la réalité avec dans les mains un manche (pour conduire les avions comme on le voit dans cette BD ou autre chose …) que pour espionner. Tout était bien, sauf de violer l’histoire en faisant de Caillaux un président du Conseil en 1917 alors qu’il ne le fût que de 1911 à 1912. Par contre effectivement pour Poincaré après les démissions successives de Ribot et Painlevé l’alternative est pour remplir ces fonctions équivalentes à peu près à celles de Premier ministre (mais avec beaucoup plus de marge d’initiatives) soit Clemenceau, soit Caillaux. Dans cette alternative, comme aurait dit Foch, on aurait pu peut-être rappeler en troisième solution Briand qui comme Caillaux était d’accord pour explorer une paix blanche (mais avec une approche légèrement différente, voir ce qu’on a écrit sur l’affaire secrète Briand-Lancken), ceci vu les difficiles conditions où se trouve l’alliance franco-anglaise abandonnée par les Russes, devant porter à bout de bras l’armée italienne après Caporetto et sans encore l’aide importante des USA entrés en guerre le 6 avril 1917.
Dans ce second volume on apprend que les négociations entre Caillaux et les Allemands allaient se conclure par une paix séparée entre la France et son voisin d’outre-Rhin sur le principe que l’Allemagne rétrocèderait l’Alsace-Lorraine contre l’annexion de la Belgique. Heureusement Silas Corey est arrivé sans se presser avec son habileté et Clemenceau peut arriver au pouvoir avec l’appui de Caillaux.