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Faire un prisonnier

Faire un prisonnier
Gallimard Collection Folio plus
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Avis de Octave : "Blaise Cendrars caporal de la légion étrangère"

« Faire un prisonnier » est un des chapitres de « La Main coupée », il est présenté et mis en perspective dans un ouvrage de Marienne Chomienne, avec sur sa couverture le tableau « Artillerie » réalisé en 1911 par Roger de la Fresnaye. Ce tableau et ce texte sont tous deux commentés, cette iconographie a été choisie par Sophie Barthélémy car « cette géométrie cubisante est ici au service d’une iconographie virile et guerrière. (…) Vus de dos ou cachés par leurs casques et leurs képis, ils apparaissent des marionnettes dont les fils seraient invisibles, des figures mécaniques au sein d’un funeste manège, comme l’officier fièrement juché sur son cheval cabré ». Roger de La Fresnaye représente aussi bien les éléments symboliques portés par le drapeau, la musique militaire, le cheval blanc de l’officier, les marches vers la gloire que des objets propres aux conflits de l’époque comme le canon et ses servants transportés par de grossiers chevaux marrons. L’œuvre originale appartient au Metropolitan Museum of Art de, New-York et seule la dernière page de la couverture la représente dans sa totalité, la première page de cette même couverture la mutilant sérieusement.

Ce chapitre est intéressant car Blaise Cendrars explique que son escouade est le noyau d’une section franche. Rappelons que celles-ci sont spécialisées dans les coups de main et outre que le titre de ce passage est centré sur une des missions essentielles de ce type de groupe, à savoir faire des prisonniers afin d’obtenir des renseignements, le contenu général de l’extrait choisi permet d’approcher de nombreuses caractéristiques des corps francs. On se reportera à ce que l'on dit d’eux (sur ce site) dans la présentation du deuxième volume de la BD « Les Godillots » d’Olier et Marko. En effet un même mot « corps franc » ne recoupe pas vraiment les mêmes réalités des deux côtés du Rhin, comme nous l’avons expliqué. C’est Cendrars, vu sa maîtrise de l’allemand, qui se charge d’interroger le soldat ennemi ramené.

Marianne Chomienne choisit de mettre en regard des textes de contemporains de Cendrars qui parlent de la Première Guerre mondiale, mais aussi de romanciers qui l’évoquent sans l’avoir vécu car nés après la Seconde Guerre mondiale et enfin d’auteurs qui traitent d’un autre conflit plus proche de nous. Pour certains, comme Malraux, la Grande Guerre a habité leur jeunesse mais ils retracent un autre conflit (la Guerre d’Espagne en l’occurrence). Ainsi se côtoient des textes de Giono, Céline, Malraux, Ibuse, Amila, Kourouma … Le texte de Céline et celui d’Amila renvoient également au choix d’une langue proche de l’oral comme celle de Cendrars et la présence d’extraits de Cavanna et Jonquet est là en raison de ce choix. Cet ouvrage éclaire bien par ses notes le texte de B. Cendrars, il donne également des pistes pédagogiques intéressantes en proposant des questions pertinentes pour un public d’élèves. Il peut servir de noyau à un travail interdisciplinaire en français, histoire et arts plastiques autour de la Première Guerre mondiale ; il est recommandé pour des classes de troisième.

Octave

Note globale :

Par - 461 avis déposés - lecteur régulier

461 critiques
14/04/15
Blaise Cendrars et Le Corbusier sont nés en 1887 à La Chaux-de-Fonds
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