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La révolution mexicaine: Une histoire étudiante

La révolution mexicaine: Une histoire étudiante
Presses universitaires de Rennes295 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "S’ils vont du côté du calvaire, ils trouveront le révolutionnaire"

Dans notre titre, on aura reconnu un extrait des paroles de la chanson Viva Villa de Serge Gainsbourg. Dans l’introduction, on rappelle que la Révolution mexicaine s’étale entre 1910 et 1940. L’ouvrage se donne comme objectif de comprendre comment se développa le classe étudiante mexicaine et comment les étudiants orientèrent le processus révolutionnaire.

En 1907 le Mexique comptait près de 16 000 étudiants et plus de 66 000 en 1928, en excluant les inscrits dans l’enseignement supérieur privé. Le premier congrès national des étudiants mexicains date de 1910, l’année où Diaz parvient à se faire réélire pour la  septième fois en muselant son opposition.       

Finalement Diaz démissionne en mai 1911 et, après une expérience démocratique menée par Madero jusqu’en février 1913, l’auteur évoque une restauration prétorienne menée par Huerta de février 1913 à juillet 1914. Si la yankeephobie est largement partagée chez les étudiants, par contre ils sont divisés en fonction de leur sympathie ou de leur opposition vis-à-vis de l’Église. Après le départ de Huerta, deux camps se dessinent chez les révolutionnaires, à savoir celui des constitutionnalistes fidèles à Carranza et celui des conventionnistes derrière Zapata et Villa.  Les étudiants sont massivement dans le camp constitionnaliste.   

Après avoir ainsi posé les choses dans son introduction, l’auteur va démontrer que le mouvement étudiant mexicain s’organise pour soutenir ou critiquer les mesures prises par les gouvernements successifs. Les étudiants mexicains impulsèrent les politiques en matière d’éducation. Ils développèrent l’idée que la Révolution mexicaine avait une dimension ibéro-américaine qui était exportable dans l’Amérique centrale et l’Amérique du sud. Ils formulèrent par là une vision racialiste du monde social, même s’ils ne manquèrent pas de se référer aussi aux idéologies socialistes, nationalistes, coopératives et chrétiennes sociales. Dans une présentation de sa thèse, notre auteur écrivait d'ailleurs que : "les générations étudiantes qui se proclamaient révolutionnaires désiraient « forger leur patrie » par la « fusion raciale » et plaidaient pour l’incorporation de l’Indien, figure ethnique patrimoniale, mais aussi pour l’exclusion ferme des allogènes orientaux, Chinois et Syro-Libanais."

Le tournant  radical pris par la Révolution, durant les années 1930, attisa cependant les divergences dans le mouvement étudiant.

Pour le contenu des idées ici exprimées, Romain Robinet a reçu le Prix de la thèse décernée en 2016 par l’Institut des Amériques. Il est agrégé et docteur en histoire, et assure les responsabilités de maître de conférences à l’université d’Angers.  

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Alexandre

Note globale :

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