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Le Supercontinent: Une histoire naturelle de l’Europe

Le Supercontinent: Une histoire naturelle de l’Europe
Champs histoire/Flammarion417 pages
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Avis de Benjamin : "Des fossiles et des hommes"

La préface est Ronan Allaire maître de conférences au Muséum d’histoire naturelle et il commence à évoquer l’ornithorynque avec ses spécificités dont l’une n’est pas moins de vivre uniquement en Australie. C’est pour nous signaler que l’auteur à qui on doit cet ouvrage est un Australien. Par ailleurs il pointe que le changement climatique actuel est d’une rapidité extrême par rapport à ceux qui ont pu se produire auparavant dont le plus connu est celui qui a provoqué l’extinction des dinosaures.

Dans son introduction, l’auteur pointe d’ailleurs les étonnements, relevant de l’histoire naturelle, qu’il eut en venant pour la première fois en Angleterre. Pour lui un de ses surprises fut que le Vieux continent posséda, à l’instar de l’Australie, autant de créatures aussi anciennes que l’ornithorynque mais aujourd’hui pour la plupart disparues.  D’autre part les pionniers en matière d’explications biologiques ou géologiques sont des savants Européens tels notamment Charles Lyell et Charles Darwin.

L’histoire du continent européen se décline, dans cet ouvrage de vulgarisation, en quatre parties : l’archipel tropical, un continent en formation, les cycles glaciaires, l’Europe des hommes. L’auteur nous brosse là les derniers cent millions d’années de l’Europe.

Archipel tropical à ses origines, l’Europe a vu son apparence bouleversée par le choc de l’astéroïde Chicxulub il y a  soixante-six millions d’années, quoique cette chute se soit produite en Amérique dans la péninsule du Yucatan. Cette grande extinction de la fin du Crétacé a renouvelé flore et faune  pour un continent en formation où un climat tempéré s’installe, avec certes des alternances  de périodes glaciaires. À la lecture de ce livre, on est étonné de voir combien les migrations d’animaux de l’Europe vers l’Afrique ou l’Asie et à l’inverse de l’Afrique ou l’Asie vers l’Europe ont été importantes. Par contre l’Amérique, comme l’Australie, reste largement en dehors de ces échanges.

Les grandes étapes de la connaissance de la paléontologie sont abordées en faisant souvent mention des scientifiques à qui on les doit tel le baron Franz Nopcsa von Felsö-Szilvás, baron de Säcel né en 1877 dans la Transylvanie autrichienne et mort en 1933 à Vienne. Il est considéré comme l’inventeur de la paléoécolologie (étude des relations entre les êtres, aujourd’hui fossiles, et leur milieu de vie. il fut aussi pionnier dans la reconstitution de la forme musculaire des animaux d'après leurs fossiles. D’autre part il fut candidat malheureux au trône d’Albanie en 1913 car il avait publié plusieurs études ethnographiques illustrées, sur les us, coutumes, langues, musiques et histoire des Albanais et la géologie de leur pays très largement ignoré avant le début du XXe siècle. Parmi les nombreuses illustrations en couleurs ou noir et blanc (vu l’époque du cliché), on découvre Franz Nopcsa von Felsö-Szilvás en habit de combattant albanais, la photographie devant daté de la Première Guerre mondiale. Sont décrits largement tous les animaux hominidés si nombreux il y a 23 millions d’années dès le commencement du Miocène. L’auteur, inquiet face à l’avenir de la planète, propose de réensauvager l’Europe en encourageant la réintroduction d’animaux totalement disparus du Vieux continent mais toujours présent ailleurs (comme le rhinocéros) ou même de jouer avec la génétique pour concevoir des mammouths.

Pour connaisseurs Quelques illustrations

Benjamin

Note globale :

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