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Petit éloge du catholicisme français

Petit éloge du catholicisme français
François Bourin192 pages
1 critique de lecteur

Avis de Ernest : "Je n’ai pas la foi, c’est la foi qui m’a"

Jean-François Bouthors appelle à une « Église de plein-vent, ouverte et curieuse du monde » dans la grande tradition du catholicisme français. Toutefois sur ces racines chrétiennes, l’auteur s’autorise un regard critique :

« C’est pourquoi j’ai peine à souscrire à l’idée, désormais souvent agitée, que la France devrait revendiquer son passé chrétien pour retrouver son identité : de quel patrimoine parle-t-on ? Songe-t-on à Charles Martel ou à Charles de Foucauld ? À l’idéal théocratique de Bérulle ou à verve libertaire d’un Rabelais ?   À la fascination d’une bonne part de  l’épiscopat pour Vichy ou au mépris que la collaboration inspirait à Mauriac ? Cette histoire est trop complexe, traversée de trop de contradictions et d’incertitudes, pour fournir l’identité "pure et vraie" dont rêvent ceux qui veulent la brandir comme une oriflamme. » (pages 16-17)

Dans sa conclusion il écrit :

L’audace et la liberté, l’écart et la fraternité ne manqueront pas au catholicisme français s’il se livre à la dynamique  de la parole et s’il lui donne corps. » (pages 186-187)

Ses héros sont une Jeanne d’Arc côté féminin et un Charles de Foucault repenti côté masculin. Entre temps nous aurons revisté, outre les deux que nous avons cités, avec lui les figures de François d’Assise (sa mère était française), Thérèse de Lisieux, Claudel, Frédéric Ozanam, Bruno de Cologne fondateur de l’ordre des chartreux, les fondateurs de Témoignage chrétien, l’abbé Pierre, les prêtres ouvriers… 

Comme pour d’autres, comme Xenio Toscani dans sa récente biographie de Paul VI, Jean-François Bouthors voit dans le pape François le continuateur de Jean XXIII et de Paul VI. Il porte de grands espoirs dans lui afin de consolider les idées portées par les catholiques français qui refusent « les diverses offres de restauration de ce qui s’écroule » (page 180).

« (le catholicisme français) y trouvera son salut en accomplissant ce qui l’a porté depuis l’origine : un rapport de foi au monde et à l’avenir qui postule que la puissance vivifiante de la parole, cette puissance transcendante – qui nous précède déjà dans le passé et nous projette dans le futur – y est à l’œuvre de manière telle que la vie peut être bonne, dès l’instant que nous entrons dans le mouvement de cette parole ». (pages 180-181)

Toutefois élu pape à 77 ans, soit à un âge supérieur de 10 ans à celui de la nomination de Mgr Montini comme pape, le pape François dispose encore de combien d’années et le fait qu’il soit l'un des papes les moins aimés au Vatican par la Curie ne freinera-t-il pas son action ? Les catholiques français donneront-ils globalement l'image que l'auteur souhaite ou au contraire seront-ils spontanément associés un univers de valeurs qui les rapprochent de celles des traditionnalistes? Quel poids des catoliques français dans le catholicisme du XXIe siècle où Africains et Asiatiques auront une place non négligeable?

Pour connaisseurs Aucune illustration

Ernest

Note globale :

Par - 319 avis déposés -

465 critiques
14/05/18
Plus de prêches en latin en France depuis le IXe siècle. Le concile de Tours de 813 a imposé aux évêques de traduire leurs sermons notamment en "langue rustique romane".
https://www.sudouest.fr/2018/05/14/preches-en-latin-le-propos-polemique-de-jean-michel-fauvergue-5055179-710.php
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