Avis de Zaynab : "Benjamin Rabier est l’homme qui fait rire les animaux, vache comprise"
"Les contes du Renard" sont en fait des histoires appartenant à divers albums de la collection des "Contes en couleurs" de Rabier Benjamin. Ces derniers, au nombre de neuf, sont édités par Tallandier de 1926 à 1934, ils firent l'objet d'une réédition en 1950. Pour chaque titre un animal est associé à une couleur, contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre le narrateur est externe et n’est pas l’animal en question. Contrairement à certaines éditions, ici toutes les pages sont en couleurs. L’illustration occupe environ les sept dixièmes de la surface, on est dans l’histoire en images (sans les bulles).
Le texte a été omis sur ce cliché
Dans cette série, on raconte de courtes histoires en général sur une demi-douzaine de pages. Ici il semblerait que le choix ait malheureusement été fait de prendre les sept contes proposés dans quatre ou cinq albums différents. Ainsi "Le protecteur et le protégé" et "Tomber de mal en pire" (l’histoire d'un bouledogue) sont tirés des "Contes du renard blanc" dont on a gardé le dessin de la couverture en changeant toutes les couleurs. "Candide" a été pris dans "Les contes du Pélican rouge", "Le renard mystifié" provient des "Contes de le tortue mauve".
Outre ces récits, on trouve "La journée d’une taupe", "Il faut choisir ses amis", "Goupil et le canard". Dans "La journée d’une taupe" l’héroïne, à diverses occasions, défend les faibles comme les forts et finit comme suprême gloire à débarrasser le pays de la très malfaisante vipère noire. Avec "Candide" on suit un petit lapin qui détourne l’usage de différents objets, on est un peu dans l’image de jeune enfant qui expérimente tantôt pour son bonheur, tantôt pour son malheur. Le comique de situation tient une large place dans ces histoires d’où resort souvent l’idée d’une solidarité nécessaire, jamais la morale n’est explicite et on pourra essayer d’en tirer plusieurs pour chaque récit avec un jeune lecteur.
Les contes de Benjamin Rabier s'adressent à tous les enfants lecteurs de sept à dix ans, ils peuvent être racontés aussi oralement à des jeunes de quatre-sept ans ; les adultes goûteront avec nostalgie au magnifique graphisme de "l’homme qui fait rire les animaux". L’éditeur MicMac aura publié cinq titres de Benjamin Rabier en février 2016, espérons qu’il continuera au-delà. Vendéens et Berrichons s’en réjouiront fortement avec d’autres.
Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations
https://www.youtube.com/watch?v=9pHuA6slf0c