Avis de Ernest : "Du cinéaste le plus connu d’une autre île de beauté"
Le cinéma taïwanais permit à de nombreux occidentaux, dans les années 1980 et 1990, de découvrir des films bien différents empreints d’une culture chinoise. L’île où naît Hou Hsiao-hsien est une colonie japonaise durant soixante ans, la production cinématographique n’y naît que dans les années 1950 alors que les nationalistes chinois s’y sont repliés. Hou Hsiao-hsien est d’ailleurs né le 8 avril 1947 dans la province du Guandong dont la préfecture est Canton. Il appartient à l’ethnie hakka qui a donné nombre d’artistes et écrivains à la Chine.
Notre cinéaste appartient à ce que les auteurs appellent la seconde génération des cinéastes de Formose. Son récit est elliptique et son style est caractérisé par des prises de vues extrêmement longues avec un mouvement de caméra minimal. Sa chorégraphie est complexe, tant au niveau des acteurs que de l’espace. Il ne fait souvent qu’une prise, ce qui donne parfois une impression d’improvisation et vise un jeu d’acteur des plus proches de la vie courante. Son récit n’est pas chronologique, il propose de longs plans-séquences et le point de vue choisi peut être celui d’un personnage précis. Sans abandonner une certaine sobriété, ses images portent une beauté sensuelle. Sa bande-son est faite de sons complexes. Il n’hésite pas à traiter de sujets sensibles de l’histoire de Taiwan ou de la Chine.
La quinzaine de contributions sont regroupés en trois thèmes : "Trois espaces : Taipei, Tokyo, Paris", "Trois temps : liberté, amour, jeunesse", "Trois sons : musiques, bruits, voix". Elles ont pour titre : "Rumeurs de la ville, silences intérieurs", "Taipei la cité des douleurs", "Café lumière ou les Tokyo de Hou Hsiao-hsien", "Si Paris m’était montré : articulation des espaces dans Le Voyage du ballon rouge", "L’art du temps cardinal", "Trois temps de la jeunesse (Goodbye South, Millenium Mambo et Café Lumière)", "Le plan prolongé dans Café lumière et Le Voyage du ballon rouge, " « Juste un peu affamé » : Three times, les dimensions chronophages d’un temps perdu, "La bande sonore comme support de l’affect et de l’identité taiwanaise", "Le lyrisme des Garçons de Fengkui", " »Pourquoi ne chantes-tu pas ? » Évoquer et invoquer le passé : la chanson dans Good Men, Good Women ", "Cycles, répétitions, variations : de quelques réflexions sur le son et le temps dans Millenium Mambo", "Le retrait des voix dans Three times", "Harmonies sommaires dans le Ballon rouge".
Toute la filmographie du cinéaste est brièvement présentée individuellement en donnant toutefois les informations essentielles (comme les acteurs principaux, , le directeur de la photographie ou l’auteur de la bande-son). Elle démarre avec Cute Girl en 1980 et se clôt en 2007 par un long métrage Le Voyage du ballon rouge et un court métrage The Electric Princess House. Rappelons, pour expliquer notre titre, que le nom de Formose vient du portugais où il signifie "magnifique".
Pour connaisseurs Quelques illustrations
https://www.questionchine.net/a-taiwan-la-democratie-directe-eloigne-l-ile-du-continent
https://www.scmp.com/news/china/politics/article/3095139/lee-teng-hui-controversial-figure-hailed-taiwans-father