Avis de François S.F. : "Fouillé"
Après un démarrage un peu laborieux - non du fait de l'auteur mais de la difficulté à appréhender et cerner le sujet insuffisamment exploité en France, comme avait pu le constater Philippe Contamine -, Valentin Baricault domine le sujet avec une maîtrise qui surprend le lecteur, tant dans le détail que dans l'ensemble, et l'ouvrage répond d'ailleurs à un plan assez rigoureux et méthodique.
Le sujet a plus mobilisé les historiens anglais que les nôtres, mais Valentin Baricault rattrape magnifiquement ce retard. Se fondant sur les terminologies utilisées, les témoignages, les exemples et les sources disponibles, il se livre à un exposé qui, pour n'avoir de prime abord que l'allure d'un simple survol, se révèle en réalité, selon un plan structuré, analyse de fond venue combler un vide dans les ouvrages consacrés au Moyen Âge.
Évidemment, la distance n'est pas énorme entre les notions de renseignement, d'information, d'exploitation discrète ou secrète de cette information et d'espionnage, et l'auteur s'emploie à bien les distinguer ou à les rapprocher quand cela éclaire son propos, en les situant aussi bien dans les champs théoriques que pratiques, et en les évaluant aussi bien dans les temps de paix que dans les temps de conflit, qui mettent à l'honneur à la fois les guerriers et les diplomates, les stratèges et penseurs militaires antiques ou médiévaux qui exercent une influence par leurs écrits et les décideurs politiques que sont les rois et les princes..
On y croise les chroniqueurs de la première croisade et ceux de la deuxième, mais aussi Végèce, Nicéphore II Phocas, Jean de Salisbury, Gilles de Rome, Al-Harawī, Philippe de Mézières, Christine de Pizan, Philippe de Commynes et Louis XI. En matière de représentation, on voit que le raisonnement durant la période médiévale est assez simple et se fonde sur des éléments opposés par paires, comme vérité et mensonge, ou au contraire par association de positionnements et d'attitudes ou par gradation comme dans les cas de culpabilité et de trahison. Espionner étant un acte peu louable sur le plan moral, surtout en un temps où la foi chrétienne est fortement affirmée dans les terres occidentales, il faut donc chercher à le justifier et à argumenter comme l'on se doit et comme l'on peut, tout en n'ayant pas la main qui tremble quand il s'agit de vaincre au risque d'être vaincu.
François Sarindar coup de coeur !
Le sujet a plus mobilisé les historiens anglais que les nôtres, mais Valentin Baricault rattrape magnifiquement ce retard. Se fondant sur les terminologies utilisées, les témoignages, les exemples et les sources disponibles, il se livre à un exposé qui, pour n'avoir de prime abord que l'allure d'un simple survol, se révèle en réalité, selon un plan structuré, analyse de fond venue combler un vide dans les ouvrages consacrés au Moyen Âge.
Évidemment, la distance n'est pas énorme entre les notions de renseignement, d'information, d'exploitation discrète ou secrète de cette information et d'espionnage, et l'auteur s'emploie à bien les distinguer ou à les rapprocher quand cela éclaire son propos, en les situant aussi bien dans les champs théoriques que pratiques, et en les évaluant aussi bien dans les temps de paix que dans les temps de conflit, qui mettent à l'honneur à la fois les guerriers et les diplomates, les stratèges et penseurs militaires antiques ou médiévaux qui exercent une influence par leurs écrits et les décideurs politiques que sont les rois et les princes..
On y croise les chroniqueurs de la première croisade et ceux de la deuxième, mais aussi Végèce, Nicéphore II Phocas, Jean de Salisbury, Gilles de Rome, Al-Harawī, Philippe de Mézières, Christine de Pizan, Philippe de Commynes et Louis XI. En matière de représentation, on voit que le raisonnement durant la période médiévale est assez simple et se fonde sur des éléments opposés par paires, comme vérité et mensonge, ou au contraire par association de positionnements et d'attitudes ou par gradation comme dans les cas de culpabilité et de trahison. Espionner étant un acte peu louable sur le plan moral, surtout en un temps où la foi chrétienne est fortement affirmée dans les terres occidentales, il faut donc chercher à le justifier et à argumenter comme l'on se doit et comme l'on peut, tout en n'ayant pas la main qui tremble quand il s'agit de vaincre au risque d'être vaincu.
François Sarindar coup de coeur !
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