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Les gardes de la Porte du roi: Étude institutionnelle et sociale. Dictionnaire biographique

Les gardes de la Porte du roi: Étude institutionnelle et sociale. Dictionnaire biographique
L’Harmattan 424 pages
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Avis de Octave : "Et si tu l’aimes, prends garde au roi"

Maxime Blin est historien et historien de l’art, spécialiste de Versailles et de la cour de France. Il étudie ici les gardes de la Porte du roi sous trois règnes consécutifs, ceux des souverains résidant à Versailles. Les gardes de la Porte du roi sont chargés de la garde extérieure, c’est-à-dire des entrées et des séjours dans la cour du château des personnes. Ils veillent en particulier à ce qu’aucun n’entre armé d’autre chose qu’une épée, cette dernière étant l’attribut de tout noble ; ils vérifient que les arrivants ont bien le privilège de pénétrer soit en carrosse soit en chaise à porteurs.

L’auteur nous dit « qu’il existait sous Charlemagne un officier préposé à la garde de la Porte portant le nom d’Ostarius » (page 20). Sous Charles VII ce sont des soldats écossais qui sont chargés de ce travail. Louis XIV confirme en 1659 et 1675, les privilèges dont ils jouissent, et les baptise du nom de "compagnie des gardes de la porte de la maison du Roi".  Cette troupe compte alors cinquante gardes, quatre lieutenants et un capitaine, mais jamais plus de quinze ne sont présents en même temps à Versailles.  

Ce corps est dissous en 1787 par Louis XVI, comme celui des chevaux-légers et des gendarmes de la garde pour des raisons d’économie budgétaire. En 1788, la gendarmerie de France est dissoute pour le même motif. Restent donc pour la protection du roi en sa demeure les Cent-Suisses (dont on devine l’effectif), les Gardes suisses (peut-être 1 000 hommes) et les Gardes françaises (4 100 hommes). L’auteur exprime cette idée page 162 :

« Ainsi amenuisée, la Maison militaire fut incapable d’assurer la sécurité du château, de la cour et de son maître. Versailles était désarmée. Les journées d’octobre 1789 le démontrèrent tragiquement ».

Faut-il préciser encore que le 14 juillet 1789, sur six compagnies des Gardes françaises présentes à Paris, cinq se joignent à la foule et prennent part à la prise de la Bastille. C’est donc le retournement du côté des Parisiens de ces dernières troupes qui désorganisa la protection des souverains.  

L‘auteur nous livre en huit chapitres très intéressants toutes les informations que l’on pourrait désirer dont leur habillement, le contenu de leur service, leur solde, leur profil de carrière… Les membres de ce corps font l’objet de plus de 900 notices biographiques qui permettent de connaître la durée de leur service, parfois leur année de naissance ou un lieu d’où ils sont originaires comme Jean Prioux de Treillebois de La Foye-Monjault ou Jean de Proust du Plan de Montigny. Ces deux villages sont aujourd’hui en Deux-Sèvres. On s’aperçoit que pour au moins un cas, trois générations se succèdent dans ces fonctions, il faut dire que le premier, dont parle d’ailleurs Saint-Simon dans ses Mémoires, avait acheté la charge  de capitaine, c’est la famille d’Aix qui sont comtes ou marquis de La Chaise et de la famille du Père La Chaise, confesseur du roi qui a donné son nom à un cimetière parisien (le château d’Aix est non loin de Roanne, aujourd’hui dans la Loire). Ce sont deux membres de la famille Colbert qui leur succèdent à la charge de capitaine. Onze textes parfois très longs sont cités en annexe et l’illustration est conséquente.

Pour connaisseurs Quelques illustrations

Octave

Note globale :

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