Avis de Benjamin : "Un évêque en exil dans son propre diocèse au XVIIe siècle parle aux Français apathiques du XXIe siècle"
Pour cette année du quatrième anniversaire de la mort de saint François de Sales sont sortis ou sortiront une dizaine d’ouvrages en rapport avec la vie ou les écrits de cet évêque de Genève. Comme le rappelle Michel Tournade, notre personnage était persona non grata en cette cité passée à un calvinisme tout aussi intransigeant et intolérant que pouvait l’être le catholicisme à la même époque par exemple en Espagne.
En se trompant d’une année car il s’agit de 1602 et non de 1601 et sans citer la Mère Royaume de Genève, d'ailleurs née à Lyon, Michel Tournade évoque la veine tentative des troupes du duc de Savoie de s’emparer de Genève. Le rôle ponctuel de diplomate du futur saint est aussi conté au sujet de la tentative des Français de s’emparer d’Annecy résidence de fait de l’évêque de Genève.
Nombre de réflexions de l’auteur lui viennent lorsqu’il est présent dans l’église fictive de Sainte-Radegonde. Michel Tournade relit deux œuvres majeures de François de Sales et nous confie les pensées qu’elles lui inspirent. Humilité, compassion, dévotion sont notamment au rendez-vous. On relèvera notamment à la page 53 que le saint et l’évêque de Belley de l’époque partageait le même engouement pour Combats spirituels de Lorenzo Scupoli. François de Sales en eut connaissance pendant ses études à Padoue en 1588.
Michel Tournade invite son lecteur, à cette même page à faire preuve de compassion en ces termes : « Ne pas récuser l’émotion, voilà donc un premier chemin de compassion qui n’a donc rien d’incompatible avec la foi chrétienne en la résurrection. Faire montre d’une capacité à partager la douleur de nos sœurs et frères en humanité est essentiel ».
Notre auteur rappelle que l’évêque de Genève appelait la maîtrise de sa colère et invite à tirer des conséquences positives pour soi et les autres de cette maxime du saint : « Soyons ce que nous sommes et soyons le bien » (page 80). Le récit de Michel Tournade se clôt avec l’inauguration sur une place publique d’Annecy en 1924 d’une statue représentant l’écrivain savoyard et humaniste que fut François de Sales sans que ne fut mentionné oralement ou scripturalement que ce dernier avait été reconnu comme saint. Le maire radical, futur sénateur refusant les pleins pouvoirs à Pétain, à savoir Joseph Blanc, entendait bien faire respecter la loi de séparation de l’Église et de l’État.
Pour connaisseurs Aucune illustration