Avis de Octave : "Koursk 1943, le chant du cygne de l’armée allemande"
Roman Töppel est un historien qui a étudié aussi bien l’invasion de la Russie par Napoléon que le front russe entre 1941 et 1945. Lors de la seconde guerre mondiale, eurent lieu certes les batailles de Stalingrad du 17 juillet 1942 au 2 février 1943 (avec un million deux cent mille morts dont les deux-tiers côté russe) au sud et celle de Leningrad au nord de septembre 1941 à janvier 1944 (là encore, uniquement du point de vue militaire, deux-tiers de pertes russes sur une base de près de 700 000). Toutefois la bataille dite de Koursk, à environ six cent kilomètres plus à l’ouest de Stalingrad, se déroulant du 5 juillet à la fin août 1943, est le plus sanglant grand engagement de la Seconde Guerre mondiale avec deux millions huit cent mille morts (toujours dans la proportion des deux-tiers pour les soviétiques). Elle s’étirée sur plus de 1 000 km de front, le saillant russe autour de Koursk couvrant 23 000 km2.
Pour l'opération Citadelle les Allemands attaquent avec 2 700 chars, 2 500 avions ainsi que 10 000 pièces d'artillerie. En perdant la bataille de Koursk, une bataille d’été, les unités allemandes n’ont pas réussi à raccourcir la longueur du front, n’ont pas brisé les capacités offensives des Russes et vont le payer fin 1943 en subissant de nombreuses attaques et en ne connaissant plus aucune pose dans les combats, n’ont pas regagné un moral de vainqueur.
La supériorité matérielle et tactique allemande n’a pas suffi, l’échec de l’offensive d’été à Koursk amorce la grande retraite allemande jusqu’à Berlin. L’offensive allemande a été brisée par l’artillerie soviétique et les chars russes n'ont joué qu'un rôle d'appoint.
Roman Töppel a travaillé sur les archives et n’a validé les seules parties du discours des acteurs galonnés qui correspondaient à des informations recoupées. Si certaines affirmations de généraux allemands s’avèrent biaisées, côté soviétique c’est toute la mythologie de cette bataille qui est démontée. Il s’avère en particulier que le rôle des partisans, magnifié dans le discours officiel russe, relève quasiment du néant.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations