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Les poilus : lettres et témoignages des Français dans la Grande Guerre (1914-1918)

Les poilus : lettres et témoignages des Français dans la Grande Guerre (1914-1918)
Librio188 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Si mon Simon m’écrit c’est qu’il est en vie"

Un moyen de connaître l’univers des poilus est celui de lire les lettres que les poilus échangent avec leur famille. Certes le ton est plus aseptisé que celui pris par Louis Barthas dans ses souvenirs, car on sait que la censure veille, mais une certaine atmosphère y perce. Dans l’ouvrage "Les poilus : lettres et témoignages des Français dans la Grande Guerre (1914-1918)", l’auteur a d’ailleurs apporté des extraits de roman ou de témoignages écrits ultérieurement par des combattants ou des civils de 1914-1918. Il a parfois ajouté des coupures de presse où au-delà d’une certaine tonalité de propagande on perçoit une réalité, comme avec cet article du journal sarrois "Saarbrücker Zeitung". Ce dernier évoque les jours de fin août 1914 où en particulier dans la province belge du Luxembourg l’armée française subit de très lourdes pertes le samedi 22 août 1914. Ce jour-là, plus de 25.000 soldats français sont morts au combat, sur les sols français et belge. Un grand nombre de témoignages allemands sont tirés d’un ouvrage "Lettres d’étudiants allemands tués à la guerre" traduit en français en 1932 et publié outre-Rhin dans les années folles.    

De courts chapitres d’une moyenne de six pages traitent de nombreux points autonomes, on peut ainsi lire l’ouvrage en allant vers ce qui nous paraît répondre à une de nos questions. On relève parmi la trentaine de sujets ceux-ci : la chasse aux espions, les volontaires, l’arrière en goguette (avec une citation d’"À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust), les grandes grèves, lettres de fusillés, le Père Pinard (jeu ce mots avec le nom d’un journal anarchiste "Le Père peinard"), la relève des femmes (avec deux extraits de l’ouvrage "Une voix de femme dans la mêlée" paru en 1916 sous la plume de Marcelle Capy, future épouse de Pierre Brizon), la messe des poilus (les prise de position des religieux dont le pape), la captivité (dont Charles de Gaulle), l’impossible deuil (avec Louis Barthas évoqué ailleurs) …   Lorsque les auteurs ne sont pas connus (comme Marcel Proust par exemple), relativement souvent une biographie de cinq lignes environ leur est consacrée afin de connaître au moins leur emploi dans le civil et où ils l’exerçaient, plus s’ils décèdent à la guerre (si oui, quand et où). Toutes les catégories sociales sont représentées même si les agriculteurs sont forcément dominants, mais on trouve aussi un instituteur du Doubs, un parlementaire belge combattant, un commerçant d’un village du Loir-et-Cher, un tailleur juif parisien d’origine roumaine, un peintre décorateur, un cuisinier de l’Hérault, un journaliste parisien né à Nantes…

Chaque chapitre est introduit d’une manière générale par à huit à quinze lignes, après chaque lecteur a sa propre interprétation à construire de chaque témoignage. Une chronologie en cinq pages part de l’attentat de Sarajevo jusqu’à la ratification du traité de Versailles.

Pour tous publics Peu d'illustrations

Octave

Note globale :

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