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Sous le brassard vert: douze journalistes dans la Grande Guerre, tome 1

Sous le brassard vert: douze journalistes dans la Grande Guerre, tome 1
Arléa316 pages
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Avis de Ernest : "Reporter de guerre n’est pas un métier grégaire"

Le ministère de la Guerre a son propre service d’information et on apprend qu’il compte à ses origines Alexandre Varenne qui travaille à L’Humanité depuis la création du titre. Il s’agit ici de répercuter des informations pour nourrir des articles.  

Après les désastreuses offensives Nivelle, d’autre part l’armée décide de créer au printemps 1917, sur le modèle anglais, un groupe de correspondants de guerre qui pourraient se rendre sur le front. Certains en font partie jusqu’à la date de l’Armistice et d’autres n’y restent que temporairement. Il semble même que quelques étrangers soient temporairement intégrés, Bernard Cahier évoquant un Japonais sans citer son nom. Parmi les noms proposés soit dans l’ouvrage qui nous intéresse soit dans Combattre et informer: l’armée française et les médias durant la Première Guerre mondiale, on relève la place restreinte faite à la presse de province. Les correspondants étaient dotés du signe distinctif du brassard vert, d'où le titre du livre.  

On retiendra, sans être exhaustif, le nom de ces journalistes : Gustave Babin pour L’Illustration, Henry Bidou pour Le Journal des Débats, le Lieutenant d’Entraygues (pseudonyme de Fernand Moméja) pour Le Temps, Paul Ginisty pour Le Petit Parisien, Édouard Helsey et Barjean pour Le Journal, Hubert-Jacques pour l’Agence Havas, Albert Londres pour Le Petit Journal, Marcel Nadaud pour La Liberté, Georges Rozet pour L’Œuvre,  Léon Boudouresque pour Le Radical, Eugène Tardieu pour L’Écho de Paris, Henry Vidal pour Le Matin, Émile Thomas pour Le Petit Marseillais, Rey pour La Dépêche (de Toulouse), Ginisty pour La Petite Gironde.

Dans la présentation de l’ouvrage, Bernard Cahier raconte l’incident qui valut à Albert Londres de ne plus être accrédité auprès de l’armée française comme correspondant de guerre, ceci a pour conséquence qu’il écrira un article sur le naufrage du Balkan (et non du Balkans comme indiqué) un paquebot de la compagnie Frayssinet qui assurait la liaison entre Marseille et la Corse (voir https://www.corsicamea.fr/chroniques/annees-noires/navire-le-balkan.pdf). Il fut torpillé près d’Ajaccio en août 1918 se trouvait notre reporter. Peu après Albert Londres rejoindra, pour le dernier automne de guerre, l’équipe des journalistes sur le front occidental tenu par les soldats du Royaume-Uni.  

Il semblerait que celui qui dirigea, à partir du printemps 1917, la Section d’information du Grand Quartier général, à savoir le lieutenant-colonel Marcel Prévost ait sollicité les journalistes qui furent correspondants de guerre pour produire un nouveau texte dans l’esprit de ceux qu’ils avaient écrit dans leurs fonctions à ses côtés. Douze répondirent favorablement.  

Le Lieutenant d’Entraygues, à qui on doit par ailleurs un fort intéressant article sur l’action le 18 Juillet 1918 du brigadier Pierre Cellier du Groupe AS 35 capturant avec l'aide de quelques soldats américains 700 Bavarois, propose un texte sur la préparation d’une attaque au gaz auquel il a participé dans le secteur de Roye. Notons que vraisemblablement le seul journaliste mort au front durant ce conflit est Serge Basset du Petit Parisien, membre justement de la mission des journalistes accrédités par l’armée britannique (page 18). Henry Bidou évoque un certain nombre de batailles qu’il a suivi, avant sa nomination auprès de l’armée française comme correspondant de guerre, aux côtés des soldats anglais (pages 67 à 78) et termine son texte en rendant hommage à Serge Basset. Ce dernier est inhumé dans le cimetière de Nœux-les-Mines.

Albert Londres nous rappelle le tragique de l’expédition des Dardanelles, alors que Marcel Nadaud s’intéresse à l’aviation militaire, citant au passage la présence de Henri de Kérillis  qui bombarda Karlsruhe en représailles de l’attaque aérienne sur Bar-le-Duc et qui durant l’Entre-deux-guerres est un des rares leaders de droite à alerter sur les dangers de guerre avec une Allemagne devenue nazie. Hubert-Jacques, né en Algérie, raconte ses débuts de reporter de guerre dans le Maroc des années 1907 à 1913. De juin 1917 à mars 1918, la Section d’information du Grand Quartier général fut basée au château d’Offémont près de Compiègne, et Henry Vidal nous raconte la vie que menaient là les correspondants de guerre. On voit à travers ces exemples combien sont variés et captivants ces écrits. Beaucoup plus en tout cas que certains de ceux présentés dans 14-18 : grands reportages paru chez Omnibus en 2005. Seul Albert Londres se retrouve dans ce dernier ouvrage et dans Sous le brassard vert: douze journalistes dans la Grande Guerre.        

Pour tous publics Aucune illustration

Ernest

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401 critiques
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http://memorial-verdun.fr/event/reconstitution-historique-1914-1918
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