La guerre des boutons: intégrale

Eugène Chatot, un des plus fidèle ami de Louis Pergaud et époux de Delphine, sa veuve en 1936 écrit : « Ce fut en 1910-1911 qu’au cours de vacances passées à Landresse, dans la famille de sa femme, lui vint l’idée d’écrire La Guerre des boutons. Son beau-père, le bon papa Duboz, jovial, spirituel, la mémoire pleine d’expériences vécues et d’anecdotes piquantes, lui avait raconté les batailles que, au temps de sa lointaine enfance écoulée à Besançon, se livraient dans les fossés des anciennes fortifications de Vauban, les jeunes garnements de deux quartiers de la ville, les Bousbots de Battant et les Jeannots de Rivotte ». Louis Pergaud rajouta quelques épisodes de ses souvenirs d’enfance dans le Doubs en Franche-Comté à Nans-sous-Sainte-Anne et à Guyans-Vennes et cerise sur le gâteau quelques évènements vécus par ses élèves à Durnes et Landresse.

Alors que nombre de BD pour les jeunes utilisent les lettres majuscules dans les bulles, ici on a pris le soin de mettre la grande majorité des textes avec des minuscules d’imprimerie, seuls les contenus avec une voix forte ou coléreuse sont en majuscules d’imprimerie. Des choses ont été modernisées comme l’habit des enfants à l’école (ils portaient en fait des sarraus, une sort de blouse), les tables pour deux enfants qui étaient quasiment inconnues à la Belle Époque dans les écoles de campagne ou la lecture de bandes dessinées (on était dans le domaine des histoires en images, avec un copieux texte en dessous de chaque vignette). Avec de plus le poilu au monument aux morts, il faut situer l’action dans cette BD à l’Entre-deux-guerres. Olivier Berlion s’est fait connaître comme le dessinateur du Cadet des Soupetard, on retrouve là son style graphique.

Au-delà des péripéties autour des rivalités entre deux bandes d’enfants, le récit porte sur l’apprentissage par des jeunes du sens de la vie et des valeurs qui devraient porter une existence.