Avis de Benjamin : "Gare Montparnasse 19 mai 1900, jour de la Sainte-Yves: « Le train en provenance du Parnasse breton entre en gare »"
"Le Parnasse breton : un modèle de revendication identitaire en Europe" est la version allégée d’une thèse de Jakeza Le Lay intitulée "Louis Tiercelin (1849-1915) et le Parnasse breton". Louis Tiercelin est un homme de lettres né à Rennes et décédé à Paramé une commune sur l’actuelle ville de Saint-Malo.
Louis Tiercelin fit ses études de droit à Paris et il y rencontra Lecomte de Lisle et José Maria de Hereida. En 1889 Louis Tiercelin et Joseph-Guy Ropartz donnent "Le Parnasse breton contemporain" qui présente la poésie en langue française et bretonne produite depuis trente ans par des Armoricains. L’année suivante, il fonde la revue "L’Hermine", qu’il dirige pendant plus de vingt ans.
Le terme "parnasse", dans un usage commun, désigne la poésie et dès 1819 paraît "Le parnasse occitan" qui est un recueil de textes de troubadours. Les fondateurs de la littérature provençale à savoir en particulier Roumanille, Aubanel et Mistral et le Félibrige a été porté sur ses fonds baptismaux en 1854. Partout en Europe occidentale le goût pour tous les aspects du folklore apparaît. Dans toutes les régions de France, on remet à l’honneur des textes en langue locale et le roman paysan, écrit par des bourgeois, connaît ses heures de gloire, avant que des paysans (comme Émile Guillaumin) ou fils de paysans (par exemple Ernest Pérochon) ne se mettent à cette tâche.
Quatre-vingt-seize poètes sont au rendez-vous dans "Le Parnasse breton : un modèle de revendication identitaire en Europe", avec notamment : Francois-Marie Luzel, Anatole Le Braz, Charles Le Goffic, Olivier de Gourcuff, Arthur de La Borderie,Paul Kerlor, Jean Le Fustec, René Kerviler, Edouard Beaufils, Sophie Hüe, Marie de Vallandré, Hersart de La Villemarqué, Narcisse Quellien, Hugues Rebell, Eugène Le Mouel, Léon Séché, Joseph Rousse… On est surpris de l’absence, dans l’annexe 2 où sont présentés les écrivains de ce mouvement littéraire, de Guy Jarnouën de Villartay, originaire de Paramé où résidait Louis Tiercelin à l’époque où il dirigeait la revue "L’Hermine". Les auteurs n’ayant peu ou pas pratiqué la poésie sont évidemment absents même si, comme le dramaturge Tanguy Malmanche, ils ont écrit en breton.
L'auteur pose la question des réactions de rejet ou non par ces écrivains de la société engendrée par la IIIe République, Louis Tiercelin beaucoup plus que la majorité des autres appartenait à une aile conservatrice catholique qui rejetait certains aspects de l'État français de l’époque. Tous prônent le fédéralisme et mettent en exergue les particularités culturelles de la Bretagne à travers entre autres son histoire païenne ou chrétienne.
Pour connaisseurs
http://www.unidivers.fr/rennes-bretagne-express-lgv-1h25-champs-libres/