L’homme de l’année 1848

Jean Lafitte, corsaire d’origine française, qui sévit dans le golfe du Mexique, avait constitué dans la baie de Barataria en Louisiane un immense sanctuaire d’où il pouvait lancer des raids et se livrer à la traite clandestine des esclaves. Il est évoqué dans la BD "Moses Rose : la balade de l’Alamo" sortie en 2015 et certains albums de la série créé en 2009 "Les pirates de Barataria" du scénariste  Marc Bougne et de l’illustrateur Franck Bonnet.

Ici l’album "L’homme de l’année 1848" s’appuie sur un fait rapporté dans  des mémoires apocryphes de Jean Lafitte, en fait composées par John Laflin vers 1945-47 et vendus à un libraire en 1969. Ce n’est qu’après 1980 que des universitaires ont pu l’examiner car il était rentré dans les collections d’un centre de recherches. Dans ce texte, le pseudo Jean Lafitte dit avoir contribué financièrement à la publication du "Manifeste du Parti communiste" après avoir rencontré Marx à Londres en 1847-1848. En fait Lafitte périt en février 1823, alors qu’il croisait au large du Honduras et tentait de prendre ce qui semblait être deux navires marchands espagnols qui se révélèrent des navires de guerre armés.

Dans l’album "L’homme de l’année 1848", il est fait allusion à la colonie de flibustiers à l’embouchure du Mississipi, que le personnage Jean Laffite présente comme la préfiguration de la société communiste voulue par Marx. Est également mis en scène l’aide que Laffite et ses hommes ont apporté, en l’ »change d’un pardon, au général Andrew Jackson pour  défendre la Nouvelle-Orléans contre les Britanniques au début de 1815. Les divers feedbacks occupent la moitié des pages, l’action au présent se déroule en 1848 essentiellement à Londres et ponctuellement à Paris. Le dessin porte bien la dimension spectaculaire de la vie réelle et fictive de Jean Laffite, qui est en fait le vrai sujet de cet album.