Avis de Zaynab : "Jeanne est dans de beaux draps dans ses aventures"
Ce récit nous amène en Normandie (Louviers et Les Andelys) ainsi qu’à Paris et Tours (Maillé voisin de cette dernière cité est aussi évoqué); il débute le 23 mars 1418 et se clôt quatre mois après. L’année 1418 est très fertile en évènement par rapport à la Guerre de Cent ans puisque le duc de Bourgogne Jean sans Peur prend Paris le 29 mai, il s’en suit l’installation du futur Charles VII (fils de Charles VI qui ne mourra qu’en 1422 et d’Isabeau de Bavière) à Bourges et Poitiers alors que le roi anglais Henri V fait le siège de Rouen.
L'héroïne Jeanne est hostile aux Anglais mais plus parce qu’ils sont à ses yeux fauteurs de guerre que par hostilité à leur roi. Elle craint au moins au temps les Bourguignons.
« Tant qu'il me sera possible, j'écrirai tous les jours jusqu'à ce que cette maudite guerre finisse. S'il m'arrivait malheur, J'aimerais que mes parents retrouvent ce souvenir de moi ».
« Je vais m’efforcer de tout noter avec exactitude. J’ai commencé par réveiller Berthilde et Catherine.
- Vite, les Bourguignons ont attaqué ! Venez voir dehors, cela fera moins peur. Je suis sûre que Dame Emeline y est déjà. Des feux étaient allumés. Des groupes surgissaient de toutes les rues, brandissaient des étendards portant la croix de Saint-André. La rumeur croissait. Elle semblait venir de l’Ouest. Des messagers essoufflés accouraient.
- Les voila ! Ils approchent. Ils sont à Saint-Séverin ! Je n’en revenais pas. Ils étaient déjà dans Paris ! »
Sa famille qui tient une échoppe de vente de tissu à Louviers souffre évidemment des conséquences du conflit. Notre narratrice découvre, au cours de ses aventures, non seulement le Roman d’Alexandre de Christine Pisan mais aussi l’amour en la personne de Renaud.
« Lorsque j’ai ouvert le volet, Renaud était dans le jardin. Je suis descendue aussi vite que j’ai pu. En bas de l’escalier, j’ai réalisé que j’étais pieds nus et en chemise. Pas du tout présentable. (…) Ses mains, sa bouche qui m’enveloppent. Et moi qui dis oui, qui l’embrasse et souris.» (page 125)
Quelques pages documentaires, non illustrées, et une chronologie allant de 1337 à 1453 (les bornes de la Guerre de Cent ans) permettent de mieux saisir les caractéristiques de l’époque.
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