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La naissance d’une nation

La naissance d’une nation
RectoVerso 1345 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Thérèse, Marie, Émilienne et les autres"

L’action démarre en 1663 à Montréal (alors Ville-Marie) au Canada et on suit les aventures de colons français et particulièrement celle de Thérèse. La vie est dure du point de vue matériel et pleine de dangers venus des Anglais ou des Iroquois. Thérèse est veuve déjà à 26 ans, car son mari  est mort après avoir tenté de venger leur fils tué à coups de tomahawk.  

D'abord paru en France en 1983 sous le titre Vadeboncœur, le premier tome raconte donc la vie de Thérèse. Cette série comprend trois tomes réunis ici. Le second volume démarre en 1713 et on suit une certaine Marie alors que le troisème tome a un récit qui commence en 1759 avec une nouvelle héroïne  Émilienne. Ce roman historique dépeint presque aussi bien le paysage et le climat du pays que la société ces Européens ou les mœurs indiennes. On en apprend en particulier beaucoup sur les tortures des Peaux-rouges.

On relève ces passages significatifs du premier volume :

« Au bout du fleuve géant, grande comme une province de France, l'île dormait sous la neige. Elle était allongée entre deux bras d'eau glacée, découpés à même la forêt dont l'immensité recouvrait tout un continent. Autour de l'île, le territoire était si vaste, la nature si sauvage, que le moindre vent, la moindre pluie, la moindre variation brusque de température prenaient des proportions de catastrophe. Les changements de saison étaient des mutations d'univers qui bousculaient profondément la vie des êtres, les chassaient, les ramenaient, les broyaient ou les libéraient, les sauvaient ou les perdaient. »

« Ce n’était plus une rumeur; c’était la vérité, et tout un drame. Un horrible drame. Le plus épouvantable, peut-être, qu’eût connu jusqu’alors l’histoire de Montréal, parce qu’il était l’œuvre du diable lui-même et que la victime, innocente, en était un enfant.
Un crime. Prémédité et d’une cruauté abjecte. Tous les habitants de Montréal se le reprochaient un peu, car depuis longtemps ils répétaient qu’une sorcière logeait dans la ville, et personne n’avait rien fait pour la chasser. Ils s’étaient bornés à manifester leur indignation et à prier leurs prêtres de les libérer de la présence de cette magicienne aux sombres maléfices. »

« S’ils ne vivent pas autrement, s’ils n’ont pas de maisons comme les nôtres, ni de meubles ni d’habits divers, et que sais-je encore? Ce n’est pas parce qu’ils sont des Sauvages. C’est plutôt parce qu’ils vivent exactement selon le pays, ne cherchant en rien à le transformer, à l’adapter, à le dénaturer… »

« Il arrivait à Pierre de les trouver plus intelligents qu’une bonne part de la société européenne, que la misère avait atrophiée à tout point de vue. Pas de riches, pas de pauvres, presque pas de tien ou de mien. Ces Indiens vivaient dans une étonnante harmonie, s’entraidant et se supportant sans besoin de quémander, sans envie de voler. »

                                  

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

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