Avis de Xirong : "Xavier chez les nazis"
Pages 8/9 le "patron" du journal Gringoire auquel s'adresse le héros a la corpulence correspondant à Béraud mais ce dernier n'a jamais porté la barbe et Horace de Carbuccia semble avoir été plus maigre et également sans barbe. Faut-il en conclure que ce personnage de BD ne renvoie à aucun homme précis ?
Le contenu de la bulle de la vignette trois à la page 10 est-elle destinée à nous faire comprendre que Xavier de Hauteclocque est un journaliste très à droite ? On peut le penser, toutefois on ne voit pas ni dans l’image, ni dans les faits historiques d’octobre 1933 à quel désordre en France, le héros peut faire allusion.
Gringoire est globalement, dès le début des années 1930, favorable au fascisme en Italie et au régime de Salazar au Portugal. Après l’arrivée au pouvoir de Léon Blum en 1936 ce journal, comme nombre de personnalités de droite, prend un discours pacifiste accusant les juifs de vouloir entraîner la France dans une prochaine guerre. Il est alors plutôt sur la ligne de "plutôt Hitler que les casquettes du Front populaire". Toutes choses que je m'autorise à rappeler.
Xavier de Hauteclocque est le cousin germain du futur maréchal Leclerc de Hauteclocque. Xavier est né en 1897, il s’engage à l’été 1915 et est démobilisé fin 1920. Il devient journaliste dans divers journaux parisiens et décide de se rendre en Allemagne à cinq reprises, entre juin 1932 et mars 1935. Il dénonce dans des articles et un livre la montée du nazisme et les mesures antisémites prises. Il est empoisonné lors de son dernier séjour en Allemagne et décède quelques jours plus tard à Paris le 3 avril 1935. La BD s’attache essentiellement, et c’est son intérêt, à reconstituer un de ses voyages, celui de novembre 1933. Le livre La tragédie brune qui a provoqué sa mort est accessible en version numérique à moins de cinq euros sur le site de l’éditeur.
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