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Conseiller principal d’éducation

Conseiller principal d’éducation
L’Harmattan 206 pages
1 critique de lecteur

Avis de Ernest : "Et le surgé général devint le CPE"

Le livre est sous-titré Repères pour une histoire 1945-1993, Acteurs et évènements.

Certes l’ouvrage traite de la période 1945-1975, mais si on veut comprendre l’évolution de ce métier il faut remonter à mon avis à la responsabilité de répétiteur général (s’occupant des études et non de la vie à l’internat) qui est, sous la IIIe république, le vivier dans lequel on puise les surveillants généraux. Les répétiteurs généraux accèdent à ces derniers titres si, pourvu d’une licence, ils ont exercé au moins cinq ans ou si, possesseur du seul baccalauréat, ils sont restés au moins huit ans dans leurs fonctions (décret du 25 août 1891).

Cette fonction n’existe que dans les lycées et est inconnue dans les collèges, rappelons qu’à l’époque les lycées de garçons sont au nombre de (un par département généralement) et que les lycées de jeunes filles sont bien plus rares. Ces établissements ont du personnel relevant de l’État pour le traitement alors que les collèges ont des enseignants payés par les communes (généralement des sous-préfectures).

Au début du XXe siècle, d’après le Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire de Ferdinand Buisson, en province un proviseur gagne 9 700 francs, un professeur agrégé de 3 700 à 5 700, un professeur non agrégé titulaire et pourvu d’une licence de 3 200 à 5 200, un instituteur en classe élémentaire de lycée de 2 000 à 2 200 et un surveillant général de 3 300 à 5 100 s’il possède une licence et de 2 400 à 3 400  pour ceux qui n’ont que le baccalauréat.

Régis Rémy montre dans quels milieux éducatifs naît l’idée de transformer les surveillants généraux en conseillers d’éducation, ceci en s’inspirant du contenu du plan Langevin-Wallon. René Nodot franco-suisse protestant, originaire de l’Ain, fut déporté à Dachau et reconnu "Juste parmi les nations"  en 1974 ; il est le principal acteur dans la pensée de voir évoluer cette profession. Il semble avoir exercé sa carrière de surveillant général puis de conseiller d’éducation à Lyon.

L’inspectrice Odette Brunschwig, également citée dans d’autres ouvrages pour son rôle moteur dans le développement de la fonction de professeur documentaliste, est une des personnes qui accompagne les idées qui dénoncent ce qui est encore l’école-caserne et porte des traces de la discipline militaire imposée par Napoléon aux lycées des origines. Elle prévoit l’évolution qui se fera pour ce métier. En annexe, sont offerts deux textes fondamentaux de réflexion, l’un d’ Odette Brunschwig et l’autre de René Nodot.    

Des expérimentations, autour de l’autodiscipline, sont rapportées pour Arnouville en Eure-et-Loir ainsi que pour Crépieux-la-Pape dans le Rhône et dans des lycées pilotes.

Le premier concours pour le poste de conseiller principal d’éducation n’arrive qu’en 1972. L’auteur dans les second et troisième chapitre montre comment se fit l’évolution de la fonction concrètement après l’obtention du statut de conseillers d’éducation, réfléchissant en particulier sur les initiatives parfois un peu contradictoires venues des inspecteurs généraux de vie scolaire. Dans la quête de cette nouvelle identé, il y eut évidemment des tâtonnements. 

Dans le dernier chapitre, il insiste sur les difficultés d’un métier qui fait face aux conséquences d’une massification dans une société française où se délite le lien social et où l’obtention du baccalauréat n’est en aucun cas un gage d’accès à un réel emploi.  Le contenu est aussi vraiment d’actualité puisqu’il est fait référence à des changements survenus en 2015.  

Pour tous publics Aucune illustration

Ernest

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